«Leila, à Ouagadougou juste avant sa disparition, avait sélectionné et retouché seize photos de sa mère qu'elle avait encouragé à exposer». C'était en mai 2014, lors du Festival de la photographie méditerranéenne en France (Photomed), que la défunte artiste photographe, Leila Alaoui, avait révélé pour la première fois son projet «Les Marocains». Cette année, elle sera présente comme commissaire à titre posthume de la première exposition de sa mère, Christine, elle-même photographe, mais qui jusqu'à présent n'avait jamais montré ses photos. De ce fait, Photomed 2016 accueille l'exposition «Blended» signée Christine Alaoui prévue du 26 mai au 19 juin à l'Espace Saint Nazaire. «Leila, à Ouagadougou juste avant sa disparition, avait sélectionné et retouché seize photos de sa mère qu'elle avait encouragé à exposer», indiquent les organisateurs de ce festival. Prises au cours des années 70, Christine Alaoui propose un voyage très personnel, alors qu'avec son mari elle vivait entre les Etats-Unis et le Maroc. Dans la lignée de la photographie humaniste française, elle saisit des instants porteurs d'émotion et d'intemporalité. Ses cadrages font penser à Brassaï ou Meyerowitz, chaque image engageant le spectateur dans une intimité pudique et sensible. «Le titre de l'exposition fait référence au mélange de cultures qui caractérise l'auteure, née française, mariée à un Marocain et qui préfigure, dès cette époque, les temps actuels où nombre de gens se sentent plus citoyens du monde qu'attachés à leur terre natale», explique-t-on. Par ailleurs, Photomed 2016 rend un hommage posthume à Leila Alaoui, décédée en janvier 2016, lors des attentats de Ouagadougou. «On avait rencontré Laila à Beyrouth et, séduits par la force de son travail, nous lui avions immédiatement proposé de présenter sa première exposition hors de sa galerie à Sanary, en 2014. Leila incarnait tout ce que Photomed représente: l'ouverture, l'échange, la créativité et la beauté méditerranéenne. Elle sera présente parmi nous comme commissaire à titre posthume de la première exposition de sa mère, Christine. Nous avons décidé de ne pas inviter de pays cette année et de lui dédier cette édition», peut-on lire dans l'éditorial de Philippe Heullant et Philippe Sérénon, fondateurs et organisateurs du Festival Photomed. Il faut noter que le Festival de la photographie méditerranéenne accueille cette année des œuvres photographiques de plusieurs artistes issus de différents pays. L'édition 2016 du festival propose, sous l'égide du nouveau commissaire des expositions, Guillaume de Sardes, une programmation variée autour des thèmes du cinéma, des vestiges antiques et de Beyrouth, à Sanary, au musée du patrimoine à La Cadière, à l'Hôtel des arts de Toulon et aux Embiez.