L'activité BTP peine toujours à retrouver son dynamisme d'avant 2009. La croissance de sa valeur ajoutée est demeurée modeste en 2015 autour de 1,3%. Le secteur de l'immobilier connaît de sérieuses difficultés. En ce sens, au terme de l'exercice 2015, les entreprises cotées du secteur n'arrivent toujours pas à trouver leur équilibre et affichent des agrégats financiers en retrait. Un constat qui se fait dans un contexte marqué par une progression de 2,8% des mises en chantier, à 225.116 unités, et une hausse de 1,8% de l'encour, des crédits immobiliers à 241,2 milliards de dirhams. Dans le même sillage, l'activité BTP peine toujours à retrouver son dynamisme d'avant 2009. La croissance de sa valeur ajoutée est demeurée modeste en 2015 autour de 1,3%, correspondant à une contribution de seulement 0,3 pt à la croissance du secteur secondaire contre 0,8 pt sur la période 2008-2013. C'est ce qui se dégage de la récente étude livrée par les analystes de la société de Bourse «Upline Group». L'immobilier en difficulté... Le chiffre d'affaires consolidé de l'ensemble des sociétés cotées dans le secteur immobilier ressort en stagnation, à 8,851 milliards de dirhams. Cette variation intègre une évolution de 1% des revenus consolidés d'Addoha, à 7,105 milliards de dirhams, correspondant à la livraison de 17.510 unités, avec une contribution de 0,8 pt dans la croissance du volume d'affaires du secteur. A contrario, «Résidences Dar Saada» a connu une régression de 3,6% de son chiffre d'affaires consolidé, à 1,746 milliard de dirhams. Pour sa part, le résultat d'exploitation sectoriel s'est détérioré de 4,8% à 1,734 milliard de dirhams. Cette contraction est due à la baisse de 8,5% du résultat d'exploitation consolidé d'Addoha à 1,219 milliard de dirhams. Toutefois, le résultat d'exploitation de «Résidences Dar Saada» s'est bonifié de 5,1%, à 514,8 millions de dirhams. Dans ces conditions, la marge opérationnelle sectorielle a reculé de 1 pt, à 19,6%. Côté perspectives pour l'année 2016, les réalisations des deux sociétés immobilières devraient évoluer différemment. Ainsi, le Groupe Addoha devrait poursuivre la mise en œuvre de son Plan génération cash, dont la priorité absolue est le rééquilibrage de la structure bilancielle. Pour l'activité commerciale, le Groupe devrait maintenir le même niveau d'activité. De son côté, «Résidences Dar Saada» devrait poursuivre sa croissance soutenue, capitalisant sur l'ensemble des projets lancés. Par ailleurs, le Groupe s'est lancé dans le développement d'un nouveau segment à plus forte valeur ajoutée. Pour ce faire, une nouvelle marque est née, baptisée «Palm Immobilier». BTP : Les cimenteries accusent le coup... La morosité que rencontre le secteur du BTP trouve son origine dans le ralentissement du segment «bâtiment», sur fond de repli de l'investissement privé. A noter que la contre-performance de l'activité «bâtiment» a été atténuée par l'amélioration modérée de l'activité «travaux publics». Dans ce contexte peu propice, le secteur cimentier coté en Bourse affiche une amélioration de 4% de son chiffre d'affaires consolidé pour se chiffrer à 12,155 milliards de dirhams. Un résultat attribuable à Ciments du Maroc et Lafarge Ciments, avec des contributions respectives de 2,4 et 2,2 pts dans la croissance du chiffre d'affaires consolidé global du secteur. Aussi, avec une part de 26,6% du chiffre d'affaires sectoriel, Holcim Maroc voit ses revenus s'amoindrir de 2,1%, à 3,227 milliards de dirhams (effet baisse des ventes des activités ciments, bétons et granulats), générant une contribution négative de 0,6 pt à la croissance du chiffre d'affaires consolidé global du secteur. Côté perspectives, pour l'exercice 2016, les analystes s'attendent à une légère reprise du secteur BTP, avec des ventes nationales de ciments qui ne devraient pas dépasser les 2%. Néanmoins, la conjoncture qui s'annonce peu favorable en ce début d'année et les enjeux sur la liquidité des donneurs d'ordre sont de nature à impacter cette dynamique modérée, notamment du segment «construction». Pour la composante travaux publics, celle-ci devrait tirer profit de la consolidation de l'investissement public et de la poursuite des grands chantiers d'infrastructures, dont 11 milliards de dirhams pour le programme routes & autoroutes et 10 milliards de dirhams pour le ferroviaire. A noter que l'année 2016 devrait se traduire par la concrétisation de la fusion de Lafarge Ciments et Holcim Maroc pour donner naissance à LafargeHolcim. Une opération qui serait synonyme d'économies d'échelle et de synergies importantes pour les années à venir. …Et ce n'est pas mieux pour le reste ! Le secteur BTP, hors cimenteries, coté en Bourse, a clôturé l'exercice 2015 sur une contraction de 9,2% du volume d'affaires, à 5,639 milliards de dirhams. Dans cette évolution d'ensemble, il convient toutefois de nuancer l'impact des réalisations de Sonasid, dont le chiffre d'affaires consolidé a représenté une part de 62,6% du chiffre d'affaires sectoriel en 2015. Le sidérurgiste a accusé un retrait de 17% de son volume d'affaires, à 3,529 milliards de dirhams, moyennant une contribution négative de l'ordre de 11,7 pts. Exclusion faite de Sonasid, le chiffre d'affaires sectoriel ressort en amélioration de 7,7%. Aussi, s'inscrivant dans cette tendance générale, le résultat d'exploitation sectoriel s'est soldé par une nette dégradation de 49,1% pour se situer à 233,6 millions de dirhams. Ainsi, d'après les analystes, le secteur du BTP (hors cimenteries) semble faire face en ce début d'année 2016 à un environnement moins favorable à celui ayant prévalu tout au long de l'exercice 2015.