Qui veut saboter l'opération de rapprochement entre les opérateurs économiques de la région Souss-Massa-Drâa et leurs homologues des Iles Canaries ? La question mérite d'autant plus d'être posée que les manœuvres ont commencé dès le lendemain de la visite en juin dernier de la délégation marocaine dans cette autonomie espagnole pour prendre au fil des jours un tour nettement clair. Qui veut saboter l'opération de rapprochement entre les opérateurs économiques de la région Souss-Massa-Drâa et leurs homologues des Iles Canaries ? La question mérite d'autant plus d'être posée que les manœuvres ont commencé dès le lendemain de la visite en juin dernier de la délégation marocaine dans cette autonomie espagnole pour prendre au fil des jours un tour nettement clair. Une visite précédée par le déplacement en grande pompe dans le Royaume du président du gouvernement des Canaries qui a rencontré S.M le Roi Mohammed VI pour préparer le terrain à ce qui s'annonçait sous de meilleurs auspices. Satisfaction à Las Palmas et à Rabat qui ont solennellement décidé de miser sur l'avenir après une longue période de crispation politique à cause du dossier du polisario. Or, il semble que certains lobbies économiques, politiques et institutionnels marocains n'ont pas apprécié le fait que cette opération d'envergure leur soit passée sous le nez. L'énergie qu'ils déploient dès lors pour la faire capoter n'a d'égal que leur frustration à ne pas être “dedans“. Rien ne justifie ce qui ressemble à une action de sabotage car l'opération des Canaries est un projet novateur qui a reçu l'imprimatur royal, une première du genre au Maroc, en ce sens où elle relève de la coopération décentralisée qui ne recourt pas aux canaux officiels habituels de type gouvernemental ou corporatiste. Si ces derniers n'ont pas été associés à cette affaire c'est pour lui garantir justement des chances réelles de réussite par la mise en relation directe des hommes d'affaires des deux parties. Les uns et les autres sauront en effet mettre en route la dynamique nécessaire et créer les synergies utiles sans qu'ils aient besoin d'un quelconque intermédiaire. Telle est la volonté des plus hautes instances du pays qui ont voulu expérimenter ainsi une démarche plus souple et moins lourde que ce qui se fait habituellement dans des conditions où l'efficacité et le suivi ne sont pas toujours de mise. C'était sans compter avec la capacité de nuisance de ceux qui n'ont pas été sollicités à conduire ou à faire partie de la délégation marocaine. Les intéressés, mus par des considérations qui n'ont rien à voir avec l'intérêt général, se sont empressés pour contrarier le cours normal que devaient prendre les événements. Ils ont commencé d'abord par jeter le doute sur la crédibilité de l'initiative dans le cadre d'une campagne insidieuse menée auprès des responsables canariens. Ensuite, ils ont essayé de faire une OPA sur l'opération en rameutant dans l'archipel espagnol des acteurs économiques issus d'autres régions du Royaume pour qu'ils se substituent à l'aréopage des opérateurs marocains initialement désignés. “ ôte-toi de là que je m'y mette“ ! On aurait aimé que l'expérience pilote Canaries/région-Souss-Massa-Draâ donne lieu à une émulation saine entre les différentes régions du pays. Une émulation qui verrait chacune de ces dernières reproduire le même type de coopération décentralisée avec des régions ou des autonomies étrangères. Ce n'est pas le cas. On est en train d'assister plutôt à un spectacle lamentable : des présidents de certains conseils régionaux et des opportunistes de tout acabit jamais rassasiés accourent en catimini à Las Palmas pour tenter de conclure des affaires personnelles. Tout cela avec la complicité des autorités consulaires nationales à Las Palmas censées défendre et sauvegarder l'esprit retenu pour le rapprochement entre les deux régions. On voudrait vider de sa substance une coopération ambitieuse que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Triste constat.