Pour une première expérience, l'émission «Pied en or» est une réussite. Un concept qui a réussi à s'imposer, malgré certaines difficultés, dont le désintéressement des instances fédérales et des sponsors. L'opération « Pied en or », qui a pris fin, samedi dernier au Complexe Sportif Mohammed V, avec la naissance d'une nouvelle star du football marocain Hamada Aboumoutaâl, inconnu jusqu'alors, a été un succès à tous les niveaux. À commencer par le concept 100 % marocain, qui a révélé que notre pays regorge de jeunes talents, qui, plus que jamais, ont besoin de ce genre d'initiative pour leur épanouissement. Concept dont l'originalité a séduit plus d'un pays, notamment ceux du Golfe. On se bouscule aujourd'hui au portillon de la boîte pour acheter les droits d'une émission qui a cartonné, avec tout ce que cela va apporter en termes de gain à la société productrice. Pour garantir le succès de cette émission, rien n'a été laissé au hasard. Outre l'encadrement technique et physique, qui a été assuré avec brio par les cadres nationaux, Timoumi, Hamidouch, Talib et Chahid, tout un travail de communication, souvent agressif, a été fait et qui s'est avéré très payant, malgré le désintéressement des instances fédérales et des sponsors. «Personne ne croyait en ce projet. Les quatre premiers mois, on avait du mal à conquérir le cœur des annonceurs», a confié une source proche de la société. Normal diront certains, puisque la société productrice, qui n'est autre que Public Evénement, est spécialisée dans l'événementiel, mais ce n'est pas suffisant pour réussir une opération d'une telle ampleur. Il faut dire que la médiatisation de l'événement, aussi bien au niveau national qu'international, y était pour beaucoup. Des chaînes, comme Al Jazzira et Al Arabia, étaient les premières à accompagner l'événement, avant que d'autres, de France cette fois-ci, ne leur emboîtent le pas. Il s'agit de la première chaîne française TF1, qui diffusera un reportage dans la prochaine émission de dimanche «Téléfoot», et le magazine France Football, qui, lui aussi, prévoit, dans son prochain numéro, un reportage sur l'émission. Tout ce joli monde était présent le jour de la finale. Événement médiatisé, c'est grâce aux efforts sans relâche, pendant six mois, des producteurs de l'émission, à leur tête Ramzi. Hormis quelques petites failles (problème de retard, absence de communication sur les ventes de billets) et c'est tout à fait normal pour une émission qui en est à sa première expérience, l'organisation a été à la hauteur. En faisant participer le grand public à cette fête, via le système de vote par sms, les responsables de l'émission «Pied en or» voulaient assurer un large succès à cette opération, mais aussi faire rentrer de l'argent. «En début de semaine, nous avons reçu plus de 30 000 sms. Samedi soir, nous avons plus que triplé ce chiffre pour atteindre la barre des 100 000 », a fait savoir Ramzi. De l'innovation, il y en avait aussi au niveau du spectacle. Grâce à un plateau alléchant, show, musique, animation, … les organisateurs ont réussi à attirer un grand public, plus nombreux que celui que drainent actuellement les deux grands clubs de la capitale économique WAC et Raja. « L'un des éléments qui ont contribué à la réussite de cette finale est la présence du public», avait déclaré Talib, l'un des encadreurs. En invitant des grands noms de la musique Raï, comme Cheb Bilal et Haninou, les responsables de l'émission voulaient finir en beauté en faisant vibrer le Complexe Sportif Mohammed V. Ce qu'il faut retenir de cette première expérience, et cela est indéniable, c'est que les producteurs de l'émission «Pied en or» ont réussi à relever un grand défi : donner de l'espoir à une jeunesse qui semblait perdue. Mais le plus dur reste à faire, à savoir inscrire cette action dans la continuité, comme l'avait déclaré Mohamed Timoumi. «Il faut maintenant penser à l'après 16 octobre».