Abbas El Fassi, SG du Parti de l'Istiqlal, réagit à la fausse nouvelle d'interception de soldats marocains à Tindouf. Il l'explique par l'agitation d'Alger et ajoute que Rabat ne se laissera pas ébranler par le bruit des bottes. ALM : Comment réagissez-vous à l'information rapportée dans un quotidien algérien au sujet de l'interception de soldats marocains à Tindouf ? Abbas El Fassi : C'est du vent ! L'information est sans fondement et elle a été démentie par l'Etat-Major général des FAR. Elle me rappelle toutefois un antécédent dans la presse. Le quotidien français “Libération” avait parlé de désertions de soldats marocains. L'information était fausse. Et pour s'en excuser, le directeur de publication avait demandé une interview avec Feu Sa Majesté Hassan II qui a fait la Une de ce journal. Je doute toutefois que le quotidien algérien ait le sens de l'éthique de “Libération”. Quelle interprétation faites-vous de cette fausse nouvelle ? C'est une provocation, significative d'un manque d'imagination et de la panique qui s'est emparée d'Alger. Le gouvernement algérien ne sait plus quoi faire pour arrêter la mobilisation de pays, qui comptent au Conseil de sécurité, en faveur d'une solution politique qui garantit une paix durable dans la région. Sans parler du mouvement de pays qui retirent leur reconnaissance à la fantomatique rasd. La décennie des années 80 a enregistré des velléités de reconnaissance de cette entité par des pays qui étaient le théâtre de putschs en série. Lorsque la stabilité et la démocratie ont commencé à prendre place dans ces pays, un bon nombre d'entre eux a retiré sa reconnaissance à la pseudo rasd dans la décennie des années 90. Ces facteurs sont importants pour expliquer les provocations répétées d'Alger. A propos de provocation, l'Algérie multiplie les contrats d'achats d'armes…. C'est une escalade déplorable qui envenime les relations entre les deux pays et bloque le processus d'édification de l'UMA. Elle n'engage toutefois que le pays qui s'est lancé dans cette course. Le Maroc a fixé des objectifs de développement, et il ne les modifiera pas. Même si l'Algérie poursuit sa course à l'armement ? Dans ce dossier, nous avons deux positions. Celle de l'Algérie est belliqueuse. Celle du Maroc est sage et pacifique. Nous sommes sereins, parce que nous sommes dans notre droit. Nous ne nous battons pas pour nous emparer de ce qui appartient à autrui, mais pour préserver notre intégrité territoriale. Il n'y a pas eu de référendum lorsque nous avons récupéré Tarfaya ou Sidi Ifni, pourquoi voudrait-on qu'il y en ait un pour nos autres provinces du Sud ? D'ailleurs, les habitants de cette région ne veulent pas d'un référendum discriminatoire par rapport aux autres régions du Royaume. Croyez-vous à la possibilité d'une guerre entre le Maroc et l'Algérie? Je ne la souhaite pas et n'y crois pas du tout. Toutes ces annonces d'achats d'armes et de fausses nouvelles sont le signe d'une agitation qui n'impressionne personne. Le Maroc a ses hommes et ses forces pour défendre son territoire. Il est serein par ce que l'Histoire a donné raison à ses choix idéologiques. Et je ne pense pas que l'agitation d'Alger puisse la porter à commettre un acte de folie. L'heure n'est pas n'est pas aux gestes désespérés, mais à la logique des groupements régionaux. C'est là que réside la force des pays qui ont fait le pari de l'avenir. Les bruits des bottes et des armes appartiennent à une époque qui a déjà fait son temps.