«Je ne l'ai jamais violentée… Elle était ma mère adoptive qui a pris soin de moi tous mes trente-cinq ans», a-t-il déclaré devant la Cour qui continuait à l'interroger sur les charges retenues contre lui, à savoir coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Certes, le neveu de la défunte qui a été convoqué par la Cour a attesté, après avoir prêté serment, que le mis en cause, bien qu'il ait été un soûlard et un drogué, n'a jamais violenté sa mère adoptive. «Les voisins de ma tante m'ont alerté. Quand je suis arrivé chez elle, je l'ai trouvée dans un état lamentable… Il y avait même des blessures au niveau de ses mains et de sa tête», a-t-il ajouté. Chômeur, le mis en cause a précisé à la Cour qu'il a demandé à sa mère adoptive une somme de 500 DH. Ayant refusé, un malentendu a éclaté entre eux au point qu'elle s'est énervée et a cogné sa tête contre le mur. Au contraire, ses déclarations devant les enquêteurs de la police, selon le procès-verbal, lui incombent la responsabilité de la mort de la défunte. En effet, il a affirmé devant eux que suite à un malentendu, sa mère adoptive a commencé à crier tout en le tenant par la veste. «Je l'ai poussée au point que sa tête s'est cognée contre le mur», a précisé le mis en cause qui a quitté Meknès à destination de Casablanca où il a été arrêté après une semaine de fuite. «Je n'ai pas pris la fuite, mais j'ai regagné Casablanca pour suivre une formation dans un centre d'appels», a-t-il ajouté devant la Cour. L'une de ses voisines à la Résidence des Habous, située au boulevard Nehru, au centre-ville à Meknès, a expliqué à la Cour qu'ils sont intervenus quand ils ont entendu la défunte qui demandait du secours. Ce témoin a ajouté qu'ils l'ont conduite au service des Urgences de l'hôpital Mohammed V où elle a rendu l'âme quelques jours plus tard. Le rapport de l'autopsie a conclu que la mort de la victime est survenue suite à une hémorragie interne causée par l'usage de la violence. Bien qu'il ait continué à s'innocenter, la Cour l'a jugé coupable et l'a condamné à dix ans de réclusion criminelle après l'avoir fait bénéficier des circonstances atténuantes.