Plus de 1,19 million de dirhams. C'est la valeur de la quantité de morphine qu'un Nigérian, arrêté à l'aéroport de Casablanca, transportait dans son estomac depuis le Pakistan à destination du Bénin. Olwegbo Sanday Ekita, né en 1982, est l'aîné de huit frères et sœurs. Après avoir quitté les bancs de l'école avec un niveau de deuxième année secondaire, il commence à s'adonner au commerce ambulant entre son village, au Nigeria et un village du Bénin, situé aux frontières. Au fil des années, il rencontre une personne qui lui a proposé d'émigrer au Pakistan pour gagner sa vie. La documents du passeport, le visa et le voyage lui coûtent 1.500 dollars américains. Et il débarque au Pakistan en novembre 2001. Il commence à travailler comme porteur à Lahore. Au fil des jours, il découvre que la vie est pénible et que son travail ne lui rapporte rien. Aussitôt, il pense à retourner chez lui. Seulement un ressortissant subsaharien, répondant au seul nom de James, lui propose un job qui lui rapportera gros et, rapidement. Il s'agit de faire la «mule», c'est-à-dire de passer de la drogue d'un pays à un autre contre 3000 dollars américains pour une seule opération. Le Nigérian accepte. Ils se rencontrent dans une maison. Là, il avale 73 capsules renfermant 1,190 kilo de morphine. Chaque capsule contient plus de 16 grammes. Il devait emmener la marchandise au Bénin où il devait être accueilli par une autre personne qu'il ne connaît pas, mais qui, elle, connaît sa description. Cependant les autorités marocaines ont été avisées qu'une «mule» était à bord d'un avion provenant du Pakistan et à destination du Bénin, via Dubaï et Casablanca. Malheureusement pour lui, la police marocaine était à son attente à l'aéroport Mohammed V. Quand il a été arrêté, il a précisé aux enquêteurs de la brigade anti-stupéfiants de la PJ de Casablanca-Anfa qu'il avait jeûné durant des jours afin de garder la marchandise dans son estomac. Le Nigérian a fini par rejeter les 73 capsules six jours après son arrestation. Il a été mis, mardi dernier, entre les mains de la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca-Anfa.