Une fois n'est pas coutume, nous avons choisi de parler cette semaine dans notre rubrique «Il était une fois» de l'histoire d'une moto au lieu des traditionnelles voitures que nous abordons presque chaque semaine. Une façon de réagir à vos nombreux mails qui nous invitaient à consacrer cette rubrique également aux deux-roues qui ont bien des histoires, des épopées et des anecdotes à nous raconter. Cette semaine nous parlerons de l'histoire d'un scooter mythique qui continue à susciter une passion aussi vorace qu'inconditionnelle. Cette histoire c'est celle du Vespa. Insecte mécanique ! L'histoire de la Vespa commence au sein de l'aristocratie italienne, quand, au lendemain de la guerre, Enrico Piaggio s'écriera : «sembra una vespa !» («On dirait une guêpe !»), en parlant des croquis du deux-roues qu'un industriel lui brandit. La moto rappelait une guêpe de par sa taille fine, ses flancs arrondis et peut-être aussi le bourdonnement de son moteur ! Guêpe se traduit «vespa» en italien… Le nom est alors trouvé et devient celui d'une légende. Depuis 1946, 18 millions de ses scooters ont été vendus dans le monde. Et voici qu'en 2013 arrive la Vespa 946 pour rendre hommage au premier modèle, le prototype MP6, avec sa carrosserie monocoque en guise de châssis, qui enveloppe le moteur, la transmission, la batterie et la boîte de vitesses. Tout commence par un fauteuil ! La saga Vespa débute alors qu'il ne restait pas grand-chose de l'usine Piaggio à Pontedera, près de Pise. Cette dernière avait été bombardée par les alliés. Chez Piaggio, un ingénieur aéronautique, Corradino d'Ascanio, esquisse alors le croquis d'une moto qui se conduit en position assise. On dit qu'il commença à dessiner d'abord une personne dans un fauteuil, avant d'imaginer le reste. Autre coup de génie, en cas de crevaison, les roues, fixées à un bras autoporteur, comme le train d'atterrissage d'un avion, se changent en quelques minutes, sans devoir faire appel à un mécanicien. Une des premières publicités de Vespa, en 1946, est un dessin au pastel qui montre une jeune femme souriante en tailleur bleu, filant sur son scooter rouge. Des «vespistes» dans le monde entier… En 1951, un calendrier fera la promotion des nouveaux modèles de la marque avec des pin-up (Romy Schneider en faisait partie!), dans des positions extravagantes sur leur machine. Vespa étend alors son histoire au cinéma. En 1953, le scooter joue auprès d'Audrey Hepburn dans Vacances romaines. Puis ce sera La Dolce Vita de Federico Fellini. Un peu plus tard, en 1963, à la veille de grandes révolutions de la jeunesse, Vespa fait la sienne en lançant la Vespina, une petite cylindrée de 50 centimètres cubes qui se conduit dès l'âge de 14 ans, sans permis ni assurance. Vespa, avec un petit v, devient un nom commun pour dire scooter. Ce scooter si particulier, avec ses roues de 10 pouces de diamètre, son changement de vitesse sur la poignée gauche et sa pédale de frein arrière sur le plancher, a désormais ses fans-clubs aux quatre coins de la planète. Les vespisti (vespistes), hommes et femmes, viennent de toutes les catégories sociales, toutes les générations.