Football. Une fois n'est pas coutume. Les Argentins seront les supporteurs des Brésiliens lors du quart de finale de la coupe du monde qui opposera la Seleçao à l'ennemi juré de l'Argentine, l'Angleterre. Alors que toute l'Angleterre retient son souffle avant le choc contre le Brésil, les Argentins, qui ont quitté trop tôt le mondial 2002, seront derrière la Seleçao, vendredi, lors du quart de finale de la coupe du monde de football. C'est, en tous les cas, ce qui ressort de plusieurs sondages publiés mercredi dernier. Une victoire des hommes de Philippe Scollari serait, en quelque sorte, une revanche pour les Argentins qui n'ont pas encore digéré l'élimination prématurée de leur équipe nationale, dès le premier tour, dans ce mondial. Selon l'enquête réalisée par l'un des principaux quotidiens argentins, la Nacion, 53,9 % des personnes interrogées se prononcent en faveur d'une victoire brésilienne. Dans le quotidien sportif Olé, 54,9 % des personnes sondées sont pour un succès du pays de la samba. Une autre question, mais cette fois-ci, plus perverse, a été posée par le quotidien Clarin. «Qui souhaitez-vous voir perdre ? », interroge ledit journal. 51,7 % des 12.000 personnes consultées déclarent préférer la sortie de l'ennemi numéro un de toute l'Argentine, l'Angleterre. Seul le quotidien économique Bae est arrivé à des résultats contraires, avec 55 % de suffrages en faveur des protégés d'Ericsson. Cette rivalité, entre les deux pays, n'est pas seulement sportive. Mais elle est aussi d'ordre politique. Et ce depuis le conflit entre l'Argentine et l'Angleterre sur la question des îles malouines en 1982. Pour la petite histoire, en 1986 lors du mondial au Mexique, l'Argentine, futur champion du monde, avait battu l'Angleterre en quart de finale de la coupe du monde (2-1) grâce au fameux but «de la main de Dieu» du grand Diego Armando Maradona. Et ce n'est pas tout. Lors du mondial-98, les finalistes de la coupe du monde 1990 avaient éliminé l'Angleterre en huitièmes de finale, aux tirs au but (2-2). Il a fallu attendre le début juin, lors du premier tour du mondial 2002, pour que les coéquipiers de Bekham puissent prendre leur revanche sur les Argentins 1 à 0, contribuant ainsi à l'élimination surprise des coéquipiers de Veron. Des Argentins derrière les Brésiliens, ce n'est pas une première. Après l'élimination inattendue de leur équipe au premier tour, certains Français se sont convertis en supporteurs de l'équipe du Sénégal. Le président de RC Lens, Gervais Martel, en est un. Alors que le maestro des champions du monde sortants, Zinedine Zidane, n'a pas hésité une seule seconde pour déclarer qu'il était le nouveau supporteur de l'équipe d'Espagne. D'abord pour ses coéquipiers au Real Madrid, mais aussi pour son amour au pays de la Corrida !