Ces hépatites ont la particularité de devenir parfois des maladies de longue durée, et d'évoluer vers des maladies graves comme la cirrhose (une dégradation du foie) ou le cancer du foie. Les virus des hépatites B, C, et D ont des modes de transmission proches de ceux du VIH. Le virus de l'hépatite B est transmis par le sang et les sécrétons sexuelles (sperme, sécrétions vaginales) mais, contrairement au VIH, la salive peut également être contaminante et la transmission peut aussi se faire à partir d'objets de toilettes (brosse à dents, rasoir...) s'ils appartiennent à une personne porteuse du virus. Globalement, il est beaucoup plus facile d'être contaminé par le virus de l'hépatite B que par le VIH. Le risque de transmission de l'hépatite B lors de soins médicaux est également plus élevé que celui du VIH. Les personnes qui sont fréquemment en contact avec le sang ou les selles de personnes infectées par le virus de l'hépatite B doivent donc respecter des mesures d'hygiène élémentaires et, éventuellement, se faire vacciner contre ce virus. Il existe un risque de transmission mère/enfant au moment de l'accouchement, mais ce risque est considérablement réduit pour le nouveau-né lorsqu'on lui injecte des immunoglobulines anti-hépatite B et qu'on le vaccine contre le virus de l'hépatite B. L'allaitement maternel est ensuite déconseillé. Le virus de l'hépatite C, lui, se transmet essentiellement par le sang : toxicomanie par voie injectable avec partage de seringue contaminée, transfusion sanguine et injection de produits sanguins contaminés. Depuis le 1er mars 1990, le dépistage du virus de l'hépatite C est systématique dans les dons de sang, et cette mesure a entraîné une très forte diminution du risque de contamination par transfusion sanguine. La transmission au cours de rapports sexuels semble très faible, et comme pour le VIH, la prévention repose sur l'usage du préservatif. La transmission mère/enfant, au cours de la grossesse est également très faible, sauf si la mère a un déficit immunitaire lié à l'infection par le VIH. Quant au virus de l'hépatite D (autrefois appelée hépatite delta) est un co-virus, c'est -à-dire qu'il ne peut infecter un organisme qu'en association avec le virus B, soit par une infection simultanée avec le virus B, soit que la personne était déjà porteuse du virus B. Par contre, le virus D disparaît de l'organisme chez les personnes qui ne sont pas porteuses du virus B. La contamination par voie sexuelle est peu fréquente mais possible. Toutefois, certains spécialistes du VIH en milieu hospitalier préconisent le dépistage de l'hépatite D pour les personnes atteintes du VIH. Pour des raisons inconnues, l'hépatite D semble plus courante dans certains pays comme l'Italie, par exemple. Au Maroc, dans le cadre du programme national de lutte contre les hépatites virales B et C, la Direction de l'Epidémiologie et de Lutte contre les Maladies, en partenariat avec les Laboratoires Roche, organisent un atelier de lancement de la stratégie nationale de prise en charge des hépatites virales. Il se trouve que 1 à 1,5% de la population marocaine seraient atteints (15% de la population de plus de 60 ans). Une prise en charge onéreuse coûte entre 80 000 à 220 000, or 15 % seulement bénéficient d'une couverture sociale. Le programme en question vise à réaliser un dépistage gratuit d'un million de personnes d'ici fin 2003, notamment dans les 5 villes déjà équipées en appareils de diagnostic sanguin ( Rabat, Casa, Fès, Tanger et Marrakech).