A quelques heures du sommet Bush-Sharon, Israël a lancé une nouvelle incursion en Cisjordanie et encerclé le QG du président Arafat. Un nouveau cabinet palestinien est constitué. Cette incursion, au cours de laquelle un Palestinien a été tué et 15 autres arrêtés, constitue « la plus importante opération militaire dans les territoires autonomes palestiniens depuis plusieurs semaines », a indiqué la radio militaire. Des chars ont pris position autour de la Moukataâ, le QG de M. Arafat, pour la deuxième fois en une semaine, a-t-on indiqué de sources palestiniennes. Un porte-parole militaire israélien a confirmé qu'une opération était en cours «à Ramallah pour rechercher et arrêter un certain nombre de terroristes dont nous possédons les noms et sur lesquels nous avons des renseignements». Une opération qui intervient quelques heures avant une rencontre à la Maison-Blanche du président américain George Bush et du Premier ministre israélien Ariel Sharon. Ce dernier est arrivé dimanche à Washington pour sa sixième visite depuis son arrivée au pouvoir en mars 2001. Cela alors que Yasser Arafat a formé un nouveau cabinet, première phase d'une série de réformes. L'annonce du nouveau gouvernement a été faite à la veille du sommet Bush/Sharon. Le nouveau cabinet palestinien plus restreint, censé être plus efficace et restaurer la confiance de la communauté internationale, comprend 21 ministres au lieu de 31, dont cinq nouveaux titulaires. Il comprend pour la première fois un ministère de l'Intérieur et s'intègre dans les projets de réforme de l'Autorité palestinienne annoncées ces dernières semaines par Yasser Arafat. Yasser Abed Rabbo, le ministre de l'Information, qui a été confirmé dans ses fonctions, a précisé que la première réunion du nouveau cabinet devait avoir lieu lundi. M. Bush, qui s'est déjà entretenu le week-end avec son homologue égyptien Hosni Moubarak, a jugé «prématuré» un calendrier pour un Etat palestinien. Dans un article publié par le New York Times, Ariel Sharon à expliqué sa vision de la paix, plaidant pour «un accord intérimaire à long terme» et contre un «calendrier contraignant» à propos de la création d'un Etat palestinien. Selon lui, «Israël doit d'abord vaincre le terrorisme, car il ne peut pas négocier sous la pression de la violence». Il a aussi affirmé que son pays «ne se retirera pas sur les lignes d'armistice vulnérables de juin 1967, ne divisera pas Al-Qods et ne renoncera pas aux frontières défendables que lui reconnaît la résolution 242 de l'Onu». Il fait ainsi allusion à la version anglaise de ce texte qui demande le retrait israélien «de» et non «des» territoires arabes occupés en 1967. Sharon indique également qu'«Israël ne peut pas obtenir une paix permanente avec les Palestiniens isolément, et a besoin d'une paix avec l'ensemble du monde arabe». C'est pourquoi, il a proposé une conférence régionale de paix réunissant «les Etats du Proche-Orient qui refusent le terrorisme et aspirent à la stabilité régionale». Dans la bande de Ghaza, au moins 32 personnes, parmi lesquelles de nombreux enfants, ont été blessés, dont plusieurs grièvement, à la suite d'une violente explosion dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dont les causes n'ont pas été encore déterminées.