32 projets d'investissement pour une enveloppe de 15,5 milliards de dirhams ont été examinés par la Commission interministérielle des investissements hier, mercredi, à Rabat. Ces projets devront créer 4.057 emplois directs. «Les commissions interministérielles d'investissement ont, à chaque fois, des teneurs différentes. Celles-ci ont été dominées par les projets dans le secteur de l'industrie», a déclaré Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue à l'issue de la réunion de la commission. L'industrie domine, en effet, très fortement ces investissements. Elle accapare les trois quarts des projets soumis à la Commission avec 11,76 milliards de dirhams. Ce secteur est également le principal pourvoyeur d'emplois avec plus de 85% des emplois créés. Les secteurs de l'énergie, de la production et de la distribution d'eau occupent la 2ème position avec une enveloppe budgétaire de près de 3,04 milliards de dirhams, soit à peu près 20% des investissements projetés. En troisième position vient le secteur du tourisme avec 3% . Avec près de 12,23 milliards de dirhams, les investissements nationaux représentent 79% du total des investissements projetés. Cette proportion est boostée par de grands projets relatifs aux secteurs de l'industrie, de l'énergie et la production et la distribution de l'eau, portés par des groupes nationaux dont les montants d'investissements dépassent les 11 milliards de dirhams. Il s'agit notamment d'un investissement additionnel dans le domaine de l'industrie piloté par l'Office chérifien des phosphates (OCP) pour une enveloppe de 9,75 milliards de dirhams, et d'un investissement de l'ordre de 1,8 milliard de dirhams dans le domaine de l'énergie éolienne. «Le deuxième pourvoyeur d'investissement au Maroc sont les Etats-Unis d'Amérique», a indiqué le ministre. Les investissements et joint-ventures du pays de l'Oncle Sam arrivent, en effet, en 2ème position avec 7% du total des montants pour chaque catégorie. Le ministre a assuré que l'investissement au Maroc connaît un réel engouement de la part des investisseurs étrangers. «Plusieurs opérateurs choisissent aujourd'hui le Maroc au lieu de la Chine. C'est historique», s'est-il félicité, expliquant que «la Chine a choisi de donner plus de pouvoir d'achat à ses citoyens et ça résulte en une perte de la compétitivité». Pour ce qui concerne les destinations des investissements, la région de Meknès-Tafilalet se taille la part du lion avec 2.556 emplois créés, soit près de 63% du total. Elle est suivie de la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra qui a bénéficié de 12% des investissements puis de Doukkala-Abda avec 10% des investissements et 20% du total des emplois créés. Moulay Hafid Elalamy a, par ailleurs, annoncé que le seuil d'accès à la Commission interministérielle pour l'investissement a été revu à la baisse cette année. Il est, en effet, passé de 200 millions de dirhams à 100 millions de dirhams. D'où viennent les 15 milliards Parmi les 15,5 milliards d'investissement examinés par la Commission interministérielle de l'investissement, 79% sont des capitaux nationaux contre seulement 21% d'investissements étrangers et de partenariats. Ainsi, 7% de ce montant sont des investissements maroco-étrangers. Le premier partenaire du Maroc dans ce sens est l'Espagne avec 6% d'investissements maroco-espagnols tandis que des partenariats avec la France, la Grande-Bretagne et le Koweït représentent 1% des investissements. Concernant les investissements étrangers (hors partenariats), les Etats-Unis arrivent en première place avec 7% des investissements, ils sont suivis de l'Espagne, de la Suisse et du Koweït avec 2% d'investissement pour chacun puis enfin de la France et du Japon avec 1% des investissements. «L'un des plus grands avantages au Maroc, c'est qu'il n'y a aucun traitement de faveur pour les entreprises nationales. Nous traitons les investisseurs qu'ils soient nationaux ou étrangers exactement de la même manière», a déclaré, à cet égard, Hamid Benlafdil, président de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI).