Des timbres-poste anciens et rares ont révélé quelques pages de l'histoire du Maroc à l'occasion d'une rencontre d'initiés ce week end à Fès. Des philatélistes confirmés et autres chercheurs s'intéressant à l'histoire du timbre marocain se sont donné rendez-vous samedi à Fès à l'occasion d'une rencontre organisée par le club Moulay Driss de philatélie et numismatique en collaboration avec la délégation préfectorale du ministère de l'éducation nationale de Fès-médina. Le timbre postal ancien et commémoratif a été au centre des débats. Les timbres postaux, soulignent les participants, ayant de tout temps été un élément remarquable de diffusion des événements glorieux des nations et de connaissance de leurs produits. Ils ont également toujours constitué des vecteurs de commémoration et de célébration des événements et par là même un témoin des développements urbanistique et socio-économique des pays et un matériau précieux pour l'historien, le géographe, l'ethnologue etc. Fès, qui a abrité cette rencontre, a par exemple accueilli la première agence postale installée par la France en 1891, du temps ou l'actuelle capitale spirituelle du royaume était capitale politique. La France entendait ainsi assurer la transmission de ses messageries vers les autres villes du royaume. Les timbres poste nous apprennent aussi que les français avaient établi une liaison postale entre Fès et Oujda via Taza pour garantir la communication avec leur gouvernement en Algérie. La grande–bretagne a également suivi l'exemple de la France en créant une agence postale en 1892 à Fès pour servir d'annexe au bureau colonial de Gibraltar, ce qui lui avait permis de a profiter d'énormes avantages commerciaux. C'est face à l'anarchie croissante de la mise en place des agences postales étrangères, que le sultan Hassan 1er promulgua un dahir portant la création du statut général de Barid al Maghrib. Autant de pages de l'histoire du royaume que des timbres-postes anciens et précieux racontent encore aux passionnés. A ce niveau, les participants ont déploré le désintéressement des enfants de la collection des timbres, évolution fâcheuse qu'ils ont mise sur le compte de l'émergence de nouvelles techniques de communication. Sous peine d'extinction du flambeau, les philatélistes réunis à Fès ont appelé professionnels et parents à accorder davantage d'importance à cette passion particulièrement ludique et à inciter les enfants à s'y intéresser.