Il fait partie de ces joueurs qui, mine de rien, concentrent l'espoir de toute une nation. À 28 ans, l'attaquant de l'Inter Milan aura tout gagné. Sa prestation dans le Mondial fait taire tous les doutes et incite à la joie et à l'extase. C'est en Italie, et plus précisément à Milan qu'il faut aller pour connaître la véritable valeur de Vieri. Enfin pour le moment puisque, à 28 ans, Christian Vieri, surnommé Bobo aura déjà connu neuf clubs au cours de sa carrière émaillée de transferts, avec toutes les indemnités colossales que cela suppose. En tout cas, et à voir sa prestation lors du dernier match de son équipe d'Italie, il a démontré que sa réputation d'avant-centre redoutable n'était pas qu'un titre faussement porté. Loin s'en faut. Choisi par Giovanni Trappatoni parmi la Squadra Azzura, au détriment d'Alessandro Del Piero, il a fait merveille contre l'Equateur lundi dans le groupe G du Mondial-2002 de football. Il a tout simplement été l'homme de la rencontre grâce aux deux buts qu'il a marqués et qui étaient les seuls à faire la différence contre les Latino-américains. Une réussite qui inaugure une excellente entrée en la matière pour la première fois depuis 1990, et conforté son statut de favori. Ce n'est donc pas un hasard si, un retour en Italie s'impose, que le président de l'Inter Milan, Massimo Moratti, a passé le plus clair de ses jours d'été, l'année dernière à le convaincre de rester dans son club. Bien qu'il ait manqué l'essentiel de la saison 2000-2001 à cause d'une blessure, le buteur voyageur avait été approché par la Juventus de Turin, entre autres clubs. Mais après avoir signé en mars un nouveau contrat avec l'Inter jusqu'en 2006, Vieri s'est désormais fixé comme tâche de prouver sa valeur. Formé dans la pure tradition italienne, le buteur milanais est né à Bologne avant de faire ses premiers pas professionnels au sein du Torino. Sa carrière l'a ensuite mené à la Juventus, puis à l'Athletico Madrid et à la Lazio. Aujourd'hui Christian Vieri s'impose comme le fer de lance de la Squadra. Déjà en 1998, « Bobo » avait marqué cinq buts avant que son équipe soit éliminée aux tirs aux buts par la France, future championne du monde, en quart de finale. Efficace, le buteur italien est aussi connu pour ses sauts d'humeur qui peuvent en grande partie expliquer ses transferts à répétition. Mais une fois stable en club, il devient aussi calme qu'un agneau et retrouve son sang froid légendaire. Solide, « toujours tranquille » selon ses propres termes, bilingue italien-anglais grâce à quelques années en Australie avec son père footballeur, il reste confiant. « En ce moment, je me sens bien et je suis heureux de la vie que je mène », a-t-il récemment déclaré. « J'espère que je vais pouvoir conserver ma forme (...) je suis sûr que l'Italie peut jouer un rôle important au Japon ». Luigi Di Biagio, son équipier à l'Inter et en équipe d'Italie, affirme que Vieri est en train de revenir au mieux de sa forme au meilleur moment. « Bobo me semble aussi bon qu'au Mondial 1998. À l'évidence Avec sa belle revanche, après deux saisons gâchées par de nombreuses blessures, Bobo n'est pas encore prêt de quitter son poste de titulaire indiscutable à la pointe de l'attaque. Si Vieri, qui rêve de pouvoir un jour jouer aux côtés de Zidane, continue à reproduire sur la scène mondiale les exploits qu'il réalise en club, l'Italie est bien partie pour une quatrième Coupe du monde.