Le vice-président du Raja a été porté à la tête du club casablancais. Dans son plan d'actions, le successeur d'Abdeslam Hanat envisage la création d'un vrai centre de formation et l'amélioration des conditions d'adhésion. Grand favori pour succéder à Abdeslam Hanat, démissionnaire pour des raisons de santé, Abdelhamid Souiri a été élu président du Raja de Casablanca, mercredi soir lors de l'assemblée générale extraordinaire du club. Le nouveau patron des Diables verts, qui devra former son comité dans les jours qui viennent, a été élu à l'unanimité. Il faut dire que la partition a été jouée d'avance. Souiri, 52 ans, s'est présenté seul aux élections après le retrait au dernier moment de son sérieux rival, Zakaria Semlali, juste après l'annonce d'une assemblée générale extraordinaire, alors qu'il était prévu une assemblée générale ordinaire. Histoire de laisser la voie libre à Souiri, qui avait déjà le soutien du président sortant Hanat, des ex-présidents du club, et de Mohamed Aouzal, ex-dirigeant des Vert et Blanc, actuellement premier vice-président de la Fédération royale marocaine de football. Jusqu'à la semaine dernière, Semlali était encore candidat à ce poste. Chacun menait sa campagne sans dévoiler ses propres cartes. Selon une source proche du club, Souiri aurait déclaré, il y a quelque temps, que certains membres du bureau devaient partir et laisser place à une nouvelle génération de dirigeants, plus compétents et plus professionnels. Chose qui a soulevé un tollé. Fils de son père, Semlali s'est rallié à la cause de ces derniers pour gagner du terrain face à son concurrent. Autre arme de Semlali : les sponsors. Il a tout fait pour réconcilier l'ODEP avec le Raja. Le sponsoring ? C'est le cheval de bataille de Souiri. Lui qui était à l'origine de l'arrivée de l'équipementier Kappa chez les Vert et Blanc. Dans l'intérêt du club et pour éviter toute surprise, des réunions ont eu lieu ces derniers temps entre les membres du bureau du Raja pour convaincre Semlali de se retirer. Après avoir longtemps hésité, ce dernier a fini par se retirer. Zakaria Semlali n'est pas à sa première candidature. Déjà l'année dernière, il s'est porté candidat au poste de président où il a réussi à grignoter des voix au président sortant Hanat (62 voix contre 42). Comme à l'accoutumée, l'assemblée générale de mercredi, qui a duré presque trois heures, s'est déroulée dans un esprit critique, mais constructif. Assemblée au cours de laquelle plusieurs idées ont été proposées, entre autres, le projet de règlement intérieur ou charte d'honneur et la tenue d'une journée de réflexion rassemblant toutes les synergies du Raja. Souiri, homme d'affaires, mais aussi grand sportif (ancien joueur de l'équipe du Maroc ex-nageur international) ne s'est pas présenté aux élections les mains vides. Dans son plan d'actions, le nouveau président du club envisage la création d'un vrai centre de formation, à l'instar de ce qui est pratiqué en Europe. L'objectif étant de former des joueurs de haut niveau et les transférer dans des clubs européens, en attendant la mise en place du professionnalisme, seul garant d'un championnat fort. Pour y parvenir, le club a besoin de ressources financières stables et durables. Autre aspect du plan d'action abordé par le nouveau président : l'amélioration du cadre de l'adhérent. Autrement dit, impliquer davantage les adhérents du Raja, au nombre de 193, dans la gestion du club. Souiri veut faire des Rajaouis des « socio » comme dans la Liga, en Espagne. À rappeler que, durant son mandat, le président sortant Abdeslam Hanat a remporté trois titres avec les Diables verts : la Coupe du Trône, la Coupe de la CAF et, dernièrement, le championnat du Maroc. Héritage que Abdelhamid Souiri est appelé à gérer avec beaucoup de rigueur et de professionnalisme, notamment le déficit du club de l'année dernière estimé à quelque 4 millions de DH.