Une nouvelle attaque-suicide a visé lundi le siège de l'ONU à Bagdad. Cette attaque intervient un mois après l'attentat sanglant qui a décapité les Nations unies dans la capitale irakienne. Les guérilleros irakiens de l'ancien régime de Saddam Hussein sont apparemment décidés à déstabiliser l'Irak. Les violences se poursuivent et presque chaque ils surprennent les forces de la coalition. Le siège des Nations unies dans le pays est également au centre des attaques des milices irakiennes. Un mois après l'attentat sanglant qui a décapité les Nations unies à Bagdad, une nouvelle attaque suicide a visé lundi matin l'organisation dans la capitale, tuant le kamikaze et un garde de sécurité irakien. En dépit des mesures draconiennes de sécurité, les auteurs de l'attenat sont parvenus à placer le véhicule explosif sur un parking à proximité du siège des Nations unies. L'explosion a fait 17 blessés, quinze gardes irakiens et deux membres du personnel de l'instance onusienne, selon un bilan annoncé par l'ONU. Cet attentat sanglant intervient presque un mois après l'attaque qui avait fait, le 19 août 22 morts, dont 15 membres de l'ONU parmi lesquels le représentant spécial de l'ONU Sergio Vieira de Mello. Selon le commandement américain sur place, il s'agit d'un attentat suicide. Le capitaine Sean Kirley, officier américain présent sur les lieux a précisé que la bombe avait explosé à environ 08h10 locales (06h10 heure française), à 250 mètres du siège de la mission onusienne, et détruit au moins six véhicules alentour. La voiture du kamikaze est arrivée sur le parking où un garde de sécurité irakien l'a stoppée avant qu'elle n'atteigne le principal point d'entrée. Le kamikaze, selon les Américains, cherchait initialement à faire sauter le QG de l'Onu mais qu'il avait dû se rabattre sur une autre cible en raison des importantes mesures de sécurité déployées autour du bâtiment. L'explosion a provoqué un vaste mouvement de panique au sein du personnel de l'institution onusienne. « Ils criaient, pleuraient, couraient », a raconté Hanan Tahir, un employé du Programme alimentaire mondial. Cet attentat survient après un week-end à nouveau meurtrier pour les forces américaines d'occupation et au moment de la réunion de la 58e assemblée générale annuelle des Nations unies. Le problème de l'Irak sera au cœur de cette Assemblée qui s'ouvre ce mardi à New York. Akila Hachemi, membre chiite du Conseil intérimaire de gouvernement mis en place par les Américains, qui devait s'y rendre, a été grièvement blessée dans une embuscade samedi à Bagdad. Les attaques visent chaque jour les forces de la coalition. Samedi, deux soldats sont morts dans une attaque au mortier contre la prison d'Abou Ghraib située en périphérie ouest de Bagdad. Le même jour un autre militaire a été tué dans un attentat à la bombe contre son véhicule à Ramadi, dans le « triangle sunnite» à l'ouest de la capitale, bastion des partisans de l'ancien régime déchu. Ces décès ont porté à 79 le nombre de morts, côté coalition, dans des actions hostiles depuis la fin officielle des hostilités le 1er mai dernier. Ce qui se passe aujourd'hui en Irak rappelle la guerre du Vietnam et l'intervention en Somalie. Dans ces deux pays, les soldats américains ont été mis à genou par les résistants qui combattent l'occupation américaine. En Irak, le pire sera dans les prochains mois, notamment pendant la saison de l'hiver.