En barrant la route à la France en quart de finale, vendredi dernier, la Grèce a créé la surprise. Parcours exceptionnel d'une petite équipe qui affiche de grandes ambitions. Outsider de son groupe A, la Grèce est à deux pas du premier titre de champion d'Europe de son histoire. Un stade qu'elle a atteint en barrant la route au tenant du titre, la France. En se qualifiant aux demi-finales de l'Euro 2004, les hommes de l'Allemand Otto Rehhagel, surnommé Otto, l'autoritaire, pour sa rigueur, continuent de cumuler les succès. Doucement, mais sûrement, l'aventure des Grecs fait des victimes. Pour les joueurs d'Otto, finir deuxième de son groupe et contribuer à élimination de l'Espagne, qui était l'un des grands favoris de l'Euro2004, c'était déjà un grand exploit. En deux semaines, les Grecs ont fait trembler les grands. D'abord, ils ont battu le Portugal, pays hôte, en match d'ouverture, avant de faire match nul face à l'Espagne, nul à l'origine de la sortie prématurée des Espagnols. La qualification de la Grèce pour le deuxième tour a été vécue comme une surprise. Mais la grosse surprise allait venir. Personne ne s'attendait à l'élimination des Tricolores en quart de finale. Une belle performance. Seulement voilà, la Grèce ne sera plus sous-estimée. Fini l'effet de surprise. Les joueurs, qui en sont conscients, veulent aller jusqu'au bout de leur aventure. «Tout n'est pas encore fini», a ainsi affirmé le capitaine de la sélection, Theodoros Zagorakis. Et d'ajouter : «Nous avons très bien joué, nous avons donné la preuve que nous étions une très bonne équipe ». Pour le défenseur central, Mihalis Kapsis, il n'y a pas de secret. «Que l'on cesse de mettre en avant notre organisation tactique. Nous avons joué avec beaucoup de personnalité. Personne parmi nous ne s'enflamme, mais tous les joueurs sont bien conscients que nous sommes tout proches du but final », a-t-il insisté. Volonté, détermination, rigueur et discipline, tels sont les points forts de cette équipe, véritable révélation de l'Euro 2004. Une force de caractère que résume le milieu de terrain Konstantinos Katsouranis. « Nous allons tout donner et nous verrons bien ce qui arrivera». Pour le gardien de but, Antonios Nikopolidis, vu les résultats, l'espoir est, maintenant, permis. «Avoir sorti la France et avoir conquis une qualification méritée pour les demi-finales est en soi un très grand succès, sans doute notre meilleure performance. Nous ne les avons rien laissé faire», s'est-il félicité, avant d'ajouter. «Si nous continuons à jouer aussi bien, alors tous les espoirs nous sont permis». En arrivant aux demi-finales de l'Euro 2004, la Grèce est en train de faire le même parcours que la Turquie en Coupe du Monde en Corée du Sud et au Japon en 2002. «Désormais, l'adversaire nous importe peu», a assuré Nikopolodis. Considérée jusqu'ici comme une petite nation de football en Europe, la Grèce, grâce à ce grand exploit, vient de faire son entrée dans la cour des grands.