Depuis mercredi, date du rappel en consultation de l'ambassadeur du Maroc à Alger, nos partis politiques ripostent à l'offensive à coups de communiqués de presse. Petit tour d'horizon… On commence par Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal qui a appelé le gouvernement marocain à répondre fermement aux « méthodes exécrables » du gouvernement algérien, qui tente d'entraver les droits du Maroc sur son Sahara afin de servir les desseins inavouables des militaires algériens. D'après lui, à chaque fois que l'Algérie est confrontée à des problèmes internes, ses services secrets, qui détiennent les rênes du pouvoir et qui ont appauvri le peuple algérien, provoquent des tensions avec le Maroc pour exporter la crise à l'extérieur. Le SG du PI a ajouté que le gouvernement algérien a provoqué cette tension avec le Maroc sur fond de crise à la veille des élections présidentielles et ce, après l'annonce par le président Bouteflika de briguer un quatrième mandat en dépit de la détérioration de son état de santé et d'une forte opposition intérieure. Malgré les énormes richesses pétrolières et minières dont dispose ce pays, a dit Chabat, l'Algérie connaît une grave crise économique en raison de la forte baisse du cours du dinar. Dans ce contexte, a-t-il ajouté, Alger a choisi de contrarier le Maroc, dont le Roi et le peuple avaient contribué à la lutte pour l'indépendance menée par le mouvement national algérien. La position algérienne hostile à la stabilité du Maroc est connue depuis longtemps et elle s'est manifestée à travers la décision du gouvernement algérien de fermer la frontière avec le Maroc, afin d'empêcher son peuple de s'informer du développement du Maroc dans tous les domaines, au moment où des milliards de dollars appartenant au peuple algérien sont détournés vers des banques suisses notamment, au profit de quelques responsables du régime, poursuit Chabat. De son côté, Abdellah Bouanou, Président du groupe parlementaire du PJD a quant a lui déclaré qu' »Il convient aujourd'hui d'adopter une position claire à l'égard des agissements de l'Algérie qui soutient discrètement et depuis toujours le polisario partout dans le monde », ajoutant que « l'argent de l'Algérie est dilapidé pour soutenir et tenter d'implanter cette entité dans la région ». « Quand l'Algérie appelle à élargir le mandat de la MINURSO aux droits de l'homme, tout le monde est en mesure de s'interroger sur la situation des droits humains en Algérie, et non seulement à Tindouf, où la répression et les violations des droits de l'homme sont monnaie courante », a poursuivi M. Bouanou. ‘Les droits de l'homme en Algérie atteignent-ils le plus bas niveau de respect des droits humains », s'est-il interrogé. Vient ensuite l'Union Constitutionnelle (UC) qui se désole que l'Algérie dispense des efforts soutenus et des sommes d'argent colossales pour soutenir des politiques injustes visant à nuire au Maroc, soulignant que si de tels efforts avaient été déployés au profit du peuple algérien ses conditions sociales seraient infiniment meilleures. Les dirigeants algériens devront assumer la pleine responsabilité devant l'histoire ainsi que le lourd fardeau du non Maghreb, conséquence de leur politique aventureuse, note la même source, ajoutant que le Royaume, quant à lui, fort de sa direction sage et éclairée et de sa ligne pondérée, demeure attaché à ses positions fermes dans la défense de son droit légitime, dans le cadre du respect du voisinage et de la quête de l'ouverture des frontières pour asseoir une prospérité partagée. L'UC, qui exprime son attachement au renforcement des liens de fraternité et d'entente entre les peuples marocain et algérien, appelle à en finir avec les pratiques contre-nature des dirigeants algériens. Dans ce sens, le parti exhorte le gouvernement marocain à élaborer une stratégie destinée à démystifier les manœuvres des dirigeants algériens qui se comportent comme partie prenante dans le différend autour du Sahara marocain. Du côté de l'USFP, Driss Lachgar secrétaire général de l'Union Socialiste des Forces populaires, estime quant à lui que l'attitude hostile de l'Algérie envers le Maroc n'est pas surprenante car « encore prisonnière d'une conjoncture qui remonte aux années 70 du siècle écoulé ». Soulignant que le pays voisin a toujours tenté de contrecarrer les intérêts du peuple marocain en termes de sécurité, de stabilité et d'intégrité territoriale, M. Lachgar a déploré qu'Alger n'ait pas réagi d'une manière positive aux différentes tentatives du Maroc de surmonter les divergences en apportant des propositions et des alternatives. Même son de cloche du côté du Mouvement Populaire, (MP) qui a fait part de son rejet total « des vaines tentatives du régime algérien d'exporter ses problèmes, ses échecs et la défaillance de sa direction vers le Maroc », tout en dénonçant les violations flagrantes des droits de l'Homme en Algérie et déplorant la situation catastrophique sur les plans économique et social qui sévit dans ce pays. Dans un communiqué publié jeudi en réaction à la lettre du président algérien Abdelaziz Bouteflika à la réunion d'Abuja, le parti a appelé ce dernier à se pencher plutôt sur la situation à l'intérieur de son pays pour se rendre compte de l'amère et catastrophique réalité sur les plans économique, social et des droits de l'Homme en Algérie, confirmée par plusieurs rapports d'ONGs internationales, au lieu de s'ingérer dans les affaires d'autrui, particulièrement le Maroc, qui a réalisé de grandes avancées en matière de démocratie et des droits de l'Homme, hautement saluées par la communauté internationale. De même, le parti a appelé l'Etat algérien à mettre un terme à la torture perpétrée à l'encontre des citoyens algériens et à ratifier le protocole international de lutte contre la torture, tout en cessant la répression des citoyens Kabyles et garantissant leur liberté d'expression et droits culturels et individuels. Le MP a également plaidé pour la réhabilitation des Marocains expulsés d'une manière arbitraire d'Algérie, la récupération de leurs biens spoliés et le recouvrement de leurs droits, en plus des excuses au peuple marocain pour les souffrances endurées par leurs concitoyens depuis près de 40 ans. Le parti a en outre appelé à opérer un recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf sur le territoire algérien, à garantir leur liberté de mouvement et à s'assurer que l'aide humanitaire profite vraiment aux habitants de ces camps, conformément aux résolutions onusiennes et aux appels des organisations internationales spécialisés. Le PPS n'est pas en reste et Nabil Benabdellah déclarait à ce sujet à la MAP qu'il « Il n'y a pas une seule tribune, un seul forum international, gouvernemental ou non gouvernemental où l'Algérie ne s'implique pas pour s'attaquer à notre pays en pré-fabriquant un certain nombre d'accusations fallacieuses, voire en menant des campagnes agressives à l'égard du Maroc, ce qui démontre que l'Algérie est une partie prenante au conflit artificiel au sujet de notre Sahara marocain ». Il a indiqué qu' »il est temps que la communauté internationale comprenne que l'entêtement du régime algérien et son implication injustifiée et injustifiable dans le conflit artificiel du Sahara doit cesser ». En rappelant son ambassadeur, a dit M. Benabdellah, « le Maroc entend signifier sa fermeté à l'égard du régime algérien et non pas à l'égard du peuple algérien, qui demeure un peuple frère, sachant que le souhait de nos deux peuples est de coopérer pour le besoin du développement et la démocratie », a également dit M. Benabdellah.