Alors qu'une attaque israélienne imminente est attendue contre les Palestiniens à Ghaza, Sharon a déclaré «qu'il ne pensait pas qu'il serait possible de faire la paix avec Arafat». A Beit Lahm, c'est le blocage. Dans une interview à paraître ce vendredi dans l'hebdomadaire italien «Panorama», le Premier ministre israélien a allégué que «toutes les personnes de bonne foi savent qu'Arafat a choisi la stratégie du terrorisme. Il a formé la coalition du terrorisme», réclamant des « sanctions adéquates » contre le chef de l'Autorité palestinienne dont il n'écarte pas l'expulsion. Sharon ajoute qu'il aimerait que «la conférence régionale sur le Proche-Orient se tienne en Italie. Peut-être à Rimini», sur la côte Adriatique. Des propos que ne semble pas partager Javier Solana, le haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, qui a estimé que l'expulsion de Yasser Arafat des territoires palestiniens serait «une énorme erreur» que la communauté internationale pourrait «difficilement accepter». «Le président Arafat peut plaire plus ou moins aux uns ou aux autres, mais c'est la personne qui a été élue», a-t-il ajouté. Pour sa part, le président Arafat est apparu mercredi à la télévision palestinienne pour ordonner aux services de sécurité d'empêcher «toutes les opérations terroristes» contre les civils israéliens. Son expulsion hors des territoires palestiniens avait été envisagée par le cabinet de sécurité israélien, mais les ministres n'ont pas été appelés à voter à ce sujet. Par ailleurs, Israël était décidé jeudi à frapper, vraisemblablement dans la bande de Ghaza, en représailles à l'attentat suicide de Richon-le-Tzion, tandis que de nouvelles difficultés différaient la levée du siège de la basilique de la Nativité, auparavant présentée comme imminente. A ce propos, Ephraïm Sneh, le ministre israélien des Transports (travailliste) a souligné qu'au sein du cabinet Sharon, il n'y avait pas de divergences de vue sur la « nécessité » pour les troupes israéliennes d'intervenir contre « les infrastructures des terroristes dans la bande de Ghaza ». Selon des sources sécuritaires, l'état-major a présenté à Ariel Sharon un plan opérationnel dans ce sens. Les Palestiniens disent s'attendre à cette attaque qui «peut se produire à tout moment», mais qui sera «limitée», selon le général Abdelrazek Al-Majaïda, le chef de la sécurité publique palestinienne dans la bande de Ghaza. Le cabinet restreint de sécurité a mandaté Ariel Sharon et Binyamin Ben Eliezer, le ministre de la Défense «pour arrêter les actions qu'ils estiment nécessaires contre des objectifs terroristes», selon un communiqué de la présidence du conseil. Et , selon le quotidien Haaretz, «il y a fort à parier que la riposte militaire annoncée à Washington par Sharon sera différée (...) ses objectifs doivent être définis, de même que son ampleur ». Toute la presse israélienne faisait état de «troupes massées près de la bande de Ghaza». Le Yédiot Aharonot a même annoncé que «des ordres d'urgence de rappels de réservistes allaient être émis». A Beit Lahm, des négociations de dernière minute ont fait échouer une nouvelle tentative de mettre fin au siège par l'armée de la basilique de la nativité, qui dure depuis le 2 avril. Selon l'accord qui devait être appliqué jeudi, sur un total de 123 Palestiniens encore retranchés dans la basilique, 13, qu'Israël considère comme «très dangereux», devaient rester sur place dans l'attente d'un pays d'exil disposé à les accueillir. Sur le terrain, l'armée d'occupation israélienne est intervenue près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, où quinze Palestiniens ont été fait prisonniers. Elle encerclait la maison d'un militant du Hamas, dans le camp de réfugiés de Tulkarem. Enfin, plusieurs chars israéliens ont pénétré dans la ville autonome de Raffah, dans le sud de la bande de Ghaza, près de la frontière égyptienne, tirant des obus qui ont incendié une maison et endommagé une autre.