En remportant la finale des Internationaux de France, samedi dernier, la jeune Anastasia Myskina est devenue la première Russe à s'adjuger un tournoi du Grand Chelem. En brandissant son trophée, samedi dernier, sur le court central de Roland-Garros, Anastasia Myskina est devenue la première Russe à remporter un tournoi du Grand Chelem. Sans trop forcer, la tête de série numéro 6 s'est imposée face à sa compatriote Elena Dementieva, tête de série numéro 9, en deux sets 6-1 et 6-2. Pour sa première finale sur la terre battue parisienne, la jeune Russe s'est montrée très expéditive. Elle a mis moins d'une heure (59 minutes) pour s'adjuger la finale la plus courte, depuis 1988. Année ou l'Allemande Steffi Graf s'est imposée en deux sets nets 6-0, 6-0 en 34 minutes. C'était contre Natasha Zvereva, dernière finaliste russe en date. Il fallait attendre 16 ans avant qu'une autre Russe ne fasse mieux, mais, cette fois-ci, dans une finale des Internationaux de France 100 % russe. Pour Myskina, comme pour Dementieva, c'était leur première finale dans un tournoi de Grand Chelem. À 22 ans, même âge pour les deux joueuses, la différence devait se jouer sur le mental. Point faible de Dementieva, réputée plus fragile. Depuis le début du premier set et tout au long de la rencontre, Dementieva n'a jamais pu se libérer multipliant les doubles fautes et les erreurs. En revanche, Myskina, connaissant le jeu et le tempérament de son adversaire du jour pour l'avoir affronté à plusieurs reprises, a su dominer Dementieva. Très bonne joueuse, Myskina a développé un jeu de fond de court sûr et des coups de revers agressifs, tout en variant les frappes et les angles pour provoquer la faute de son adversaire. Un jeu qui lui a permis d'écarter de son chemin de gros calibres du tennis féminin : Venus Williams, tête de série n°4, en quarts de finale, et Jennifer Capriati (n°7), en demi finale. En huitième de finale, elle s'est imposée dans la douleur face à sa compatriote Svetlana Kuznetsova (N.11). Quant à Dementieva, son tableau de chasse compte l'Américaine Lindsay Davenport (n°5) et la Française Amélie Mauresmo (n°3). Après sa victoire à Roland-Garros, Myskina est, désormais, dans la cour des grands. Inconnue, il y a quelques mois, la Russe a réussi à se hisser à la cinquième place mondiale grâce à sept succès sur le circuit de la WTA. Le dernier en date : le tournoi de Doha au mois de mars dernier. Mais dans les tournois du Grand Chelem, Myskina n'avait jamais atteint le stade des quarts de finale : l'Open d'Australie (2003, 2004) et l'US Open (2004). À Paris, lors de ses trois dernières participations, la Russe n'avait jamais franchi le deuxième tour. Dès lundi, Myskina sera troisième du classement WTA. Une place que la nouvelle star du tennis russe devra défendre avec le retour sur les circuits des grands noms du tennis féminin : l'Américaine Serena Williams et les Belges Kim Clijsters et Justine Henin-Hardenne.