Mondial-2002. À cinq semaines du début de la prochaine coupe du monde, les contrefacteurs thaïlandais inquiètent les grandes marques. Là où il y a événement sportif, il y a contrefaçon. On se rappelle tous de la coupe du monde 98 qui s'est déroulée en France et le manque à gagner qu'ont accusé les fabricants d'articles de sport. Le prochain mondial, dont le coup d'envoi est dans cinq semaines, n'échappera pas, lui aussi, à la règle. Alors que les grandes stars du football mondial sont en pleine préparation pour bien entamer le mondial, les contrefacteurs thaïlandais, eux, sont déjà sur le terrain. «Nous attendons de grosses livraisons de maillots de la coupe du monde dans les deux semaines», explique une vendeuse installée dans une rue du quartier chaud de Patpong, à Bangkok. Elle fait allusion à « toutes les usines thaïlandaises » qui ont des accords tacites avec les milliers de petits vendeurs des centres urbains du royaume. Dans sa petite boutique, on trouve les maillots des équipes les plus réputées au monde telle Manchester United, Real Madridou encore Juventus Turin. Tous issus de la contrefaçon, avec de faux logos des grandes marques Nike, Adidas, Umbro ou Fila. Il faut dire que la contrefaçon est devenue une véritable industrie en Asie et elle emploie des centaines de milliers de personnes. Récemment un colloque sur les droits de propriété intellectuelle a été organisé à Bangkok par la commission européenne et l'association des nations d'Asie du Sud-est (ASEAN). Cette rencontre avait pour objectif de faire face à la culture de la contrefaçon. Deux compagnies en particulier aimeraient arrêter l'hémorragie de la contrefaçon sur le marché thaïlandais : l'allemand Adidas et la filiale thaïlandaise de Promotional Partners Worldwide (PPW). Les deux ont reçu la licence de la fédération internationale de football (FIFA) pour produire les produits dérivés du mondial 2002. La marque à trois bandes a lancé sa gamme de produits coupe du monde dans une élégante boutique de Bangkok la semaine dernière. «Les produits se sont littéralement envolés des étagères», explique Michael Wellman, directeur général d'Adidas Thaïlande, qui demeure cependant inquiet de la contrefaçon. «C'est un pays fou de football et il ne faut pas trop d'imagination pour comprendre que les gens, ici, vont détourner les logos officiels pour se faire de l'argent. ».