C'est un véritable bras de fer qui oppose à Oujda le président de la commune, l'Istiqlalien Omar Hejira, aux conseillers du PJD. La pomme de discorde entre ces protagonistes s'articule autour du budget communal de 2012 proposé par le président et son équipe. Un budget qui s'est vu refusé par l'opposition qui s'est renforcée de certains conseillers lesquels sont passés à l'opposition alors qu'au début ils faisaient partie de la majorité qui gère la ville. Conséquence directe: le budget de 2012 n'a pas été approuvé localement. Il a fallu donc qu'il soit révisé et refait par le ministère de tutelle, à savoir l'Intérieur. Chose qui a fait perdre à la ville six mois en faisant arrêter tous les programmes et projets en cours de réalisation. «Alors qu'il était possible de travailler depuis octobre, on a dû attendre cette semaine pour reprendre les travaux que nous avons entamés grâce au budget 2011», explique Hejira. Et d'enchaîner: «Je n'ai jamais demandé aux conseillers du PJD de soutenir le président et la commune mais d'approuver les bonnes actions qui ont un impact positif sur la ville et la population. Mais à ma grande surprise leur vote est négatif sur toute la ligne». Constat de blocage qui entrave la bonne exécution des travaux et leur réalisation à temps. C'est le cas de la mise à niveau urbaine, concernant la voirie, la mobilité (circulation), les espaces verts et l'environnement. Des travaux en suspens et qui sont à 50% au lieu d'être à 80% de réalisation. Ce désaccord déclaré sur le plan local a eu des répercussions sur le plan national. M. Hejira ne participe plus au vote des programmes et des projets proposés par le gouvernement de Benkirane même si l'Istiqlal vote «Pour»». «En politique, il faut être cohérent soi-même. Je ne peux voter le programme d'un parti sur le plan national alors que les conseillers de ce même parti, sur le plan local, bloquent tout ce que je propose pour le bien de la ville», lance M. Hejira. «Et pour ne pas gêner mon parti je préfère ne pas participer au vote au niveau du Parlement car une fois sous l'hémicycle je voterai contre», a-t-il ajouté. Et sur les raisons de ce refus catégorique aux budgets qu'il propose pour la gestion de la ville, M. Hejira avance que «les conseillers du PJD vivent avec le complexe de la présidence de la commune d'Oujda». Ils n'ont pas admis qu'il est possible que le deuxième parti aux élections locales peut constituer une majorité lorsqu'aucun parti n'arrive pas à avoir la majorité requise pour constituer un conseil communal. Ceci dit, ajoute Hjira, «je suis prêt à coopérer pour le bien de la ville et ce ne sont pas les tractations avec les différents partenaires politiques de la ville qui me feront fléchir». En attendant, c'est la ville qui demeure le grand perdant.