ALM : La crise que vit les MRE va-t-elle tirer encore vers le bas l'immobilier marocain ? Youssef Iben Mansour: Vous savez, le seul lien qui existe entre le marché immobilier marocain et le marché immobilier international est la demande au niveau du produit pour les résidences secondaires. C'est à ce niveau-là que le marché national est touché par la baisse et la rareté de la demande étrangère. Cette situation est la conséquence directe de la crise économique. Certains investisseurs étranger ont même annulé leur projet au Maroc. Les Marocains résidents à l'étrangers risquent à leurs tours de suspendre leurs contrats d'achats du fait des difficultés que certains d'entre eux rencontrent dans leurs pays d'accueil. Il y a même certaines entreprises qui ont commencé à licencier. Cette situation a provoqué de manière indirecte la baisse de la demande pour les résidences haut de gamme.
Votre cible principale dans le SMAP Immo est les MRE. Pensez-vous que cette catégorie d'acheteurs maintiendra son rythme d'achat cette année ? Concrètement, il est vraiment difficile de répondre à cette question. En France ou en Espagne, les licenciements qui ont eu lieu suite à la crise ont touché directement le pouvoir d'achat des MRE. Mais, réellement on ne peut pas vraiment savoir et prévoir qu'est-ce que cette situation peut provoquer exactement. Les opérateurs vont présenter lors du SMAP Immo des offres pour séduire les différents visiteurs de cet événement international. Les promoteurs devront exposer des produits à des prix très compétitifs. Nous allons coopérer avec plusieurs partenaires pour inciter cette catégorie d'acheteurs à maintenir leurs achats au Maroc. La Fédération va initier, en dehors du Salon immobilier à Paris, plusieurs rencontres pour encourager les opérateurs à partir à la recherche de nouvelles opportunités. Que prévoyez-vous pour ne pas perdre la clientèle MRE ? Comme vous le savez, la crise internationale a eu plusieurs effets sur différents secteurs. À notre niveau, il faut reconnaître que la période 2009-2010 va être très difficile. Mais, l'offre destinée à nos Marocains résidents à l'étranger sera toujours maintenue. IL faut aussi souligner que le contexte ne sera plus le même, ça va être tout à fait différent. Les opérateurs immobiliers marocains vont lancer des offres très agressives en termes de compétitivité. Ces offres vont varier selon la nature des services présentés, la qualité des logements ainsi qu'en termes d'économie d'énergie. Est-ce qu'il aura un recul significatif des prix des logements destinés à cette catégorie ? Forcement, il y aura des corrections de prix pour pouvoir s'adapter au nouveau contexte. Chaque opérateur va revoir ses cartes soit au niveau du prix que de qualité de prestation de service pour se prévaloir dans un contexte de concurrence. Des offres qui sont destinées à attirer le plus grand nombre de nouveaux acquéreurs. Pour la demande étrangère, ce sont les opérateurs spécialisés qui devront revoir leurs copies dans ce contexte.
Comment voyez-vous l'avenir du secteur ? Le secteur immobilier va très bien. La problématique reste celle de la production de logement au Maroc. Actuellement, le marché est un marché d'acheteurs. Les promoteurs ne peuvent plus demander des prix surprenants. C'est le moment d'acheter, il y a une correction des prix. Il faut vraiment saisir ces opportunités.