A quelques heures de l'arrivée de Colin Powell à Al-Qods, les forces d'occupation israéliennes poursuivaient jeudi leurs agressions massives en Cisjordanie. Le secrétaire d'Etat américain, dont la mission est d'enrayer l'engrenage de la violence, était attendu jeudi vers 19h30 GMT (22h30 heure locale) à Tel-Aviv. Il devait rencontrer ce vendredi le Premier ministre et le président israéliens Ariel Sharon et Moshé Katsav. Il doit aussi s'entretenir samedi à Ramallah avec le président palestinien Yasser Arafat, qu'il a qualifié de « leader du peuple palestinien ». A Madrid, où il se trouvait encore jeudi matin, Colin Powell a estimé que les opérations militaires ne mettraient pas fin aux attentats anti-israéliens, estimant que ceux-ci continueraient d'avoir lieu « tant qu'il n'y aura pas un processus de négociations dans lequel les deux parties aient confiance ». Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté son soutien mercredi soir à l'appel lancé par les dirigeants présents à Madrid exigeant un cessez-le-feu immédiat et un retrait de Tsahal des villes palestiniennes qu'elle occupe encore. Avant sa visite dans la ville sainte, le secrétaire d'Etat américain était attendu jeudi à Amman pour une escale de trois heures dans la capitale jordanienne où il devait dîner avec le roi Abdallah II. Dimanche, le souverain Hachémite avait déclaré : «notre espoir est que nos amis en Amérique comprennent» à quel point il est important «de mettre fin aux actions militaires israéliennes parce que celles-ci pourrait très facilement déborder au-delà des frontières d'Israël et de la Palestine ». M. Powell a commencé sa mission lundi au Maroc avant de se rendre au Caire puis à Madrid. Mercredi, les Etats-Unis, l'ONU, l'Union Européenne et la Russie avaient demandé, ensemble, qu'Israël se retire immédiatement des villes palestiniennes qu'il a réoccupées, ce qu'ils avaient déjà demandé à plusieurs reprises. Par ailleurs, Yitzhak Lévy, ministre israélien sans portefeuille, a déclaré qu'Israël indiquerait à Colin Powell qu'il entend poursuivre son offensive militaire en Cisjordanie. De son côté, Shimon Peres, le ministre israélien des Affaires étrangères a évoqué un retrait israélien des territoires palestiniens «probablement dans un délai d'une semaine environ», lors d'une conversation rapportée jeudi par son homologue britannique Jack Straw. A la télévision américaine NBC, il déclarera que l'occupation israélienne devrait être achevée dans les deux ou trois prochaines semaines, et qu'elle devrait se terminer par un retrait «graduel »… Jack Straw a indiqué à la BBC radio avoir insisté, auprès de M. Peres, sur la nécessité d'un retrait «immédiat » de l'armée israélienne des territoires palestiniens récemment occupés. M. Straw a averti jeudi Israël qu'il «perdait des amis » en persévérant dans son offensive militaire en Cisjordanie, estimant que cette politique n'était pas efficace et avait renforcé l'autorité du président palestinien. «Yasser Arafat a été élu, il est la personne avec laquelle nous traitons. il est le président de l'autorité palestinienne, il est l'homme qui détient la plus grande légitimité et la plus grande autorité parmi les Palestiniens, nous traitons avec lui », a déclaré le chef de la diplomatie britannique.