La mosquée Hassan II n'est pas seulement un pari technologique, un défi à toutes les échelles connues jusqu'alors, à la résistance des matériaux, à l'équilibre des masses et des volumes. Elle a offert le plus vaste champ de création jamais donné au talent de milliers d'artisans marocains. Sa décoration, exécutée par des centaines de maâlems, donne la réplique aux grandes pages de marbre et crée le contraste. Brisant toute monotonie et donnant du rythme aux couleurs, les artisans ont su transformer les plans d'architecte en une œuvre d'art, un lieu d'enchantement. Subtil jeu d'ombres et de lumières, d'arêtes et de creux, frisés ou calligraphiés, niches, arcs, autant de formes qui font du plâtre fragile qu'ils ont travaillé un matériau aussi noble que le marbre. Pour y parvenir plus de 30 000 ouvriers se consacrèrent pendant plus de 50 millions d'heures à l'édification de ce joyau qui est devenu l'une des plus grandes mosquées du monde. Ce chantier de neuf hectares a nécessité le recours à une technologie de très haut niveau. Mais la position singulière de la mosquée en bordure de l'océan, la hauteur record de son minaret (210 mètres) ont obligé ingénieurs et artisans à innover dans les techniques de construction. La mosquée Hassan II est donc devenue le point de repère, le lieu de tous les regards comme une présence gardienne posée sur l'étendue marine. Dans sa configuration générale, cette mosquée se présente sous la forme d'un vaste complexe de 200 mètres de long sur 100 mètres de large et 60 mètres de haut. Ses structures sont en béton armé habillé de décors issus de l'artisanat marocain. Les façades extérieures sont revêtues de pierre marbrière ornées de zelliges, de laiton, de titane, de stuc et de marbre vert et noir pour les colonnades de la médersa. Conçue par l'architecte français Michel Pinseau, cette mosquée ressemble à un majestueux navire amarré aux portes de l'océan.