Pour Abdelhadi Belkhayate, Ramadan est le mois de recueillement. Une occasion pour s'approcher plus d'Allah afin d'effacer les péchés commis au cours des onze mois de l'année. D'ailleurs, explique-t-il, Ramadan vient du mot «Ramad» qui signifie cendre. C'est durant ce mois sacré que nos péchés doivent être réduits en cendres, poursuit-il. C'est aussi, pour lui, un mois où la convivialité doit régner. En effet, l'artiste profite du mois de jeûne pour rendre visite ou encore pour recevoir chez lui des amis. Le chanteur, toujours avec son sourire ensoleillé et sa bonne humeur, accueille ses hôtes venus partagés avec lui le repas du Ftour. Au menu, comme chez toutes les familles marocaines, L'Hrira, Briwates et autres gâteries «ramadanesques». «Durant le Ramadan, les femmes marocaines prennent du plaisir à cuisiner toutes sortes de délices irrésistibles. À la fin du mois, on se retrouve malgré nous avec quelques kilos de plus», ironise-t-il. « Pourtant, le Ramadan ne doit pas être centré sur la nourriture ou les loisirs. Pour moi, c'est un mois de recueillement et de prière», poursuit l'artiste. En effet, durant ce mois, Abdelhadi Belkhayate gèle toute activité artistique. Il se concentre sur le spirituel. «Parfois, on m'appelle pour animer telle ou telle soirée, mais je refuse. Ce mois est une chance pour les croyants. On doit la saisir pour s'approcher d'Allah. Pas question de gâcher une occasion pareille qui ne se présente qu'une fois par an», nous dit-il. L'icône emblématique de la chanson marocaine a, toutefois, une activité qui le tient à cœur. Il y concentre une bonne partie de ses journées ramadanesques. Il s'agit de faire de l'agriculture en général et de s'occuper des animaux en particulier. « Pour moi, l'agriculture est une passion. Ce que j'aime par-dessus tout, c'est nourrir les animaux. Cela me procure une sensation incomparable. C'est une activité que j'exerce sans modération. Faire de l'agriculture est pour moi un travail noble, » nous confie-t-il. Hormis cette passion, Abdelhadi Belkhayate profite du mois de jeûne pour rendre visite à ses amis ainsi qu'à la famille. «Il n'y a pas mieux que le Ramadan pour rendre visite aux êtres qui vous sont chers. Surtout avant la rupture du jeûne. Les visites sont généralement courtes. Et vous ne risquez pas de gêner les gens. Pour une fois, ils ne seront pas obligés de vous préparer un casse-croûte», nous explique-t-il. Après le Ftour, l'heure est à la prière. «Une fois le Ftour est fini, je me dirige, comme tout musulman, vers la mosquée. Et ce pour faire mon devoir et implorer le pardon du Grand Miséricordieux». Ce n'est que le soir après la fin des prières de Ramadan que Abdelhadi Belkhayate lui arrive de regarder la télévision. Mais rarement. «Je lis souvent le Coran le soir. Ça m'arrive rarement de voir la télévision. Hélas, avec ce que nous servent nos chaînes nationales, je me retrouve forcé d'éviter le poste», déplore-t-il. «Je me demande pourquoi il n'y a pas d'émissions instructives. On nous sert des sitcoms de bas niveau, d'un humour qui ne fait rire personne, mais pas d'émissions culturelles. La culture serait-elle morte dans notre pays ? Nos chaînes doivent faire un peu d'effort et offrir tes public la qualité. Avec les antennes paraboliques, les Marocains sont devenus très exigeants. Nos chaînes doivent en être conscientes, non ?»