L'armée israélienne a continué lundi ses agressions dans les territoires palestiniens tout en annonçant avoir fait 200 victimes depuis le début de l'agression. Mais les Palestiniens restent «déterminés» à se battre et à gagner. Beit Lahm. De nombreux tirs ont à nouveau été entendus ce lundi aux abords de la Basilique de la Nativité où plusieurs centaines d'activistes, de civils palestiniens sont retranchés avec une quarantaine de religieux. Des témoins ont également rapporté la mort d'un Palestinien, tué par balles par des tireurs d'élite embusqués, alors qu'il tentait de sortir de l'église pour éteindre un incendie à proximité. Une importante fumée était montée un peu plus tôt d'un bâtiment ancien en pierre de taille, situé à gauche de la façade de l'église et attenant à celle-ci. Un camion de pompiers de la ville avait été stoppé par les forces israéliennes à son arrivée sur place, avant de pouvoir accéder au pied du bâtiment. Les tirs avaient ensuite aussitôt repris. Les témoins sur place n'ont pas pu affirmer si les soldats israéliens avaient tenté ou non de pénétrer dans la basilique pour neutraliser les combattants palestiniens, ou s'ils voulaient se contenter d'intimider les occupants, en rapprochant un peu plus leurs tirs autour de l'édifice. L'armée essaie depuis mardi dernier, date de son entrée dans Beit Lahm, de déloger de la basilique les combattants palestiniens armés de fusils d'assaut Kalachnikov. Depuis dimanche, l'armée a également élargi le champ de ses opérations, en prenant le contrôle de deux nouveaux villages palestiniens, faisant ainsi de Jéricho et Hébron les seules villes épargnées de Cisjordanie. Les militaires ont également relancé des offensives contre les résistants palestiniens dans le camp de réfugiés de Jénine et la ville de Naplouse. Dans cette sinistre stratégie politico-militaire, le chef d'état-major israélien, le général Shaoul Mofaz, a déclaré dimanche qu'au moins 200 Palestiniens avaient été tués par l'armée – qui a perdu treize de ses soldats - depuis le début de l'opération « Rempart ». Cette évaluation morbide reste plus qu'approximative étant donné l'isolement des secours, le manque d'informations et les combats continuels dans la région. Ce lundi, au moins deux nouvelles morts étaient rapportées côté palestinien, dont celle d'un enfant de 12 ans, tué par des tirs israéliens dans le camp de réfugiés d'Askar, à Naplouse. Mais tout cela ne suffit pas. Avec la tenue d'une réunion du cabinet de sécurité et plusieurs avertissements lancés à la Syrie et au Liban, l'Etat hébreu se préparait ce lundi à ouvrir un nouveau front sur sa frontière Nord où les incidents se sont multipliés. Des « provocations », selon une source militaire israélienne, qui ont entraîné la mobilisation de nouveaux réservistes, après les 20.000 déjà recrutés fin mars. Si le Hezbollah a en effet repris ses bombardements sur le secteur des fermes de Chebaa, pour la première fois depuis le retrait unilatéral israélien du Liban sud en mai 2000, des incidents armés non revendiqués se sont aussi multipliés à d'autres endroits de la frontière. Ce lundi, la vice-ministre israélienne de la Défense a déclaé que l'Etat hébreu n'envisageait pas d'étendre ses opérations militaires à la Bande de Ghaza. La direction palestinienne a quant à elle une nouvelle fois affirmé dans un communiqué sa détermination à « résister à la guerre criminelle que lui livre » Ariel Sharon. Qu'elle a accusé de vouloir « briser » l'Autorité palestinienne de Yasser Arafat.