Dans moins d'un an, la STEP d'Afourer permettra l'utilisation de l'électricité excédentaire à tarif réduit (en heures creuses), pour la stocker en énergie potentielle, pouvant répondre aux besoins dans la région. La Station de Transfert d'Energie par pompage (STEP) d'Afourer, dont les travaux ont été lancés en juin 2001, sera opérationnelle au début de l'année prochaine. C'est ce qu'ont annoncé les responsables de l'Office national de l'électricité (ONE), lors de la visite du chantier organisée au profit de la presse nationale, afin de constater l'état d'avancement des travaux. Ce projet s'inscrit dans le cadre du développement des infrastructures existantes au niveau de Oued El Abid (région d'Azilal), l'affluent le plus énergétique de l'Oum R'bia et d'Afourer. L'aménagement de cette station, dont la production est estimée à 463 MW (méga watts), s'articule autour de trois éléments principaux. D'abord, un bassin supérieur, de 1.300 000 m3 de capacité qui sera réalisé sur une superficie de 17 hectares. Ensuite, des ouvrages d'adduction comprenant une conduite d'amenée, une cheminée d'équilibre et une conduite forcée. Puis enfin, deux usines réversibles. La première sera implantée à l'endroit de Talaat N'tadout et sera équipée de 2 groupes (pompe/turbine) de 172,5 MW de puissance chacun, tandis que la seconde sera installée dans un nouveau bâtiment près de l'actuelle usine d'Afourer, et elle aussi, équipée de 2 groupes (pompe/turbine), mais offrant 59 MW de puissance unitaire seulement. En gros, le principe de fonctionnement est de stocker de l'énergie sous forme hydraulique quand le coût marginal de production du réseau est le plus faible, et de la restituer quand ce coût est le plus élevé. Plus précisément, l'installation tournera sur un cycle journalier de 7 heures de pompage d'eau chaque nuit et 5 heures de turbinage à la pointe du soir. Le pompage de cette eau se fera à partir de la galerie existante en basse altitude, reliant le bassin du barrage d'Aït Ouardaâ et le bassin de l'usine d'Afourer. Les deux usines (Oued El Abid et d'Afourer) seront télécommandées depuis le dispatching national à Casablanca, qui assurera, également une télémaintenance permettant un diagnostic, à distance et en temps réel, de tous les équipements. Concrètement, la STEP d'Afourer permettra non seulement de moduler, à la demande, la production d'énergie électrique et de satisfaire les besoins de l'irrigation, mais également de profiter d'un différentiel de tarif important. Car, ce qu'il faut savoir surtout, c'est que les besoins en électricité pour la totalité du territoire marocain, affichent une importante différence de consommation entre les heures creuses (de 23h00 à 7h00) et les heures de pointes (18h00 à 23h00). Ce changement de rythme de consommation a une incidence au niveau des moyens de production, puisque pendant les heures creuses, où la demande est faible, les groupes thermiques notamment, sont soumis à des conditions plus contraignantes sur le plan technique et économique. Selon les responsables du projet, son investissement se justifie pleinement. A ce titre, le coût global de cette station est estimé à 1,70 milliard de DH, financé en partie par le Fond arabe de développement économique et social (700 millions de DH), et pour l'autre, par la Banque Européenne d'Investissement (90 millions euros). La fin justifie les moyens.