Le transport en commun connaît une grande activité pendant les jours des fêtes. A l'approche de l'Aïd El Fitr, les compagnies de transport, en particulier routier et ferroviaire, mettent les bouchées doubles pour faire face à cette période, qui enregistre une grande affluence de voyageurs désirant passer la fête en famille. Après avoir modifié les horaires de ses différentes lignes pendant le mois de Ramadan, l'Office national des chemins de fer (ONCF) met en place un programme spécial de circulation des trains pour les déplacements de ses clients au cours de l'Aïd El Fitr 1432. «L'ONCF a mis en place un plan de transport Spécial Aïd, destiné à assurer les déplacements de voyageurs dans les meilleures conditions de confort et de sécurité», note-t-on. Les responsables de l'ONCF font part, à cet effet, de la mise en place des horaires cadencés, pendant la période allant du 26 août au 4 septembre. Et ce avec le renforcement du nombre de trains sur les principaux axes du réseau ferré Casablanca- Rabat- Fès-Marrakech-Tanger. A l'instar des jours ordinaires, le voyage en autocar demeure le mode le plus utilisé par les passagers en ces jours de fêtes. Et en raison de ses tarifs comparativement bas avec les autres moyens de transport, il enregistre son pic de fréquentation en cette période. Les principales gares routières dont celles de Kamra à Rabat, Oulad Ziane à Casablanca, la Gare municipale de Tanger ou Bab Ftouh à Fès commencent dès Laïlat Al kadr (la Nuit du Destin) à être prises d'assaut. Les guichets affichent, pendant ces jours de fêtes complet pour les différentes lignes à longues distances. «Les gens bénéficient à l'occasion des fêtes religieuses de jours fériés. Ils en profitent pour voyager dans d'autres villes. Et pour la plupart des cas pour y rendre visite à leurs familles», explique un employé de guichet à la gare routière de Tanger. La majorité des sociétés de transport routier, à leur tête la CTM, ont pris, comme chaque année, des mesures exceptionnelles pour faire face à la forte demande enregistrée en cette période. Elles sont amenées entre autres au renforcement du nombre d'autocars pour assurer les déplacements de leurs clients dans de bonnes conditions. Comme c'est le cas pour les sociétés de transport routier et ferroviaire, les responsables des gares routières indiquent que des mesures ont été mises en place pour faire face à l'encombrement dont souffrent les différentes lignes. Ils se disent tenir régulièrement des réunions de coordination en particulier avec les transporteurs, les guichetiers et d'autres intervenants. En plus de la bonne marche des services au sein des gares routières, les responsables et les autres partenaires concernés sont ainsi mobilisés pour veiller au contrôle des prix et la lutte contre les mauvaises pratiques des courtiers. Par ailleurs et à quelques jours de l'Aïd El Fitr, les gares routières et ferroviaires connaissent déjà un grand encombrement généré par les centaines de voyageurs, qui y affluent pour prendre l'autocar. Rajaa, célibataire et jeune employée dans une usine de textile, vient réserver son billet pour son voyage à la veille de la fête à destination de Taza. «J'ai pris l'habitude de faire la réservation à l'occasion des fêtes religieuses et nationales. Sinon je risque de ne pas prendre l'autocar la veille de l'Aid. Et je dois ainsi attendre de longues heures pour pouvoir voyager», confie-t-elle. Avec le brouhaha des foules et le va-et-vient des courtiers, la plupart des passagers, comme Rajaa, trouvent que le voyage pendant la période des fêtes n'est pas chose facile. «Nous sommes contraints de prendre l'autocar. Nous sommes une famille nombreuse, et le salaire de mon mari- qui travaille comme simple employé dans une imprimerie- ne nous permet pas de voyager par train», dit Aïcha Massaoudi, faisant remarquer que «le voyage par train est beaucoup plus confortable qu'en autocar». Pour compenser la diminution constante des recettes pendant la basse saison, «les transporteurs pratiquent, pendant les jours de fêtes, les vrais tarifs pour les autocars de première catégorie Tanger- Casablanca, qui coûtent 90 DH et 70 DH pour ceux de catégorie ordinaire. Surtout qu'ils doivent baisser leurs prix pendant la basse saison pour attirer plus de passagers», selon un responsable à la gare routière. Notons que les tarifs sont fixés par les délégations du transport et dépendent de la distance parcourue et de la catégorie d'autocars. Les transporteurs attribuent la hausse des prix aux mauvaises pratiques des chauffeurs et courtiers. Mais ils avouent qu'ils sont obligés parfois de pratiquer une légère hausse, motivée par le fait que les autocars, qui desservent des destinations reviennent vides.