La Confédération générale des Entreprises au Maroc (CGEM) s'implique dans le chantier de la gouvernance au sein de l'entreprise. Une rencontre-débat a été organisée à son initiative pour sensibiliser les dirigeants d'entreprises aux bonnes pratiques de gestion d'entreprise. Etablir des principes relatifs à la gestion de l'entreprise et leur pertinence pour les économies émergeantes a été le thème du débat organisé jeudi dernier par le comité d'éthique et la fondation CGEM pour l'entreprise, animé par Mme Mathilde Mesnard experte au sein de l'OCDE. Lors de cette rencontre, Mathilde a souligné que l'éthique prend une dimension importante dans la réussite d'une entreprise. Elle a rappelé par ailleurs les principes de l'OCDE pour moraliser l'entreprise. Ainsi, elle a précisé que la transparence au sein de l'entreprise passe d'abord par l'établissement de l'équilibre entre le conseil d'administration et les actionnaires. Les droits fondamentaux des actionnaires ne sont pas toujours protéges. Pour cela, il faut mettre en place un système de surveillance. En effet, le renforcement des autorités de surveillance reste une grande priorité afin d'éviter les conflits avec les actionnaires minoritaires. «Les lois ont été transplantées, mais pas les pratiques», souligne t-elle. Parce qu'en dehors d'un cadre institutionnel suffisamment solide, les nouvelles lois et réglementations peuvent rester sans effet, voire créer des difficultés nouvelles. Mais la transparence de l'entreprise dépend essentiellement de la diffusion des informations ainsi qu'à la participation des salariés à la prise des décisions. Ainsi, le rôle des salariés est indispensable. Ces derniers doivent êtres associés après formation si nécessaire aux divers comités de l'entreprise :comité stratégique, d'audit et d'éthique. Il faut passer de la valeur actionnaire à une valeur partenariale. Et c'est dans cette vision globale d'entreprise que se trouve la fenêtre de tir de l'élaboration d'un nouveau compromis. En effet, l'actionnaire est un propriétaire qui apporte son capital et le salarié lui apporte son temps, son intelligence, sa compétence, son travail. Selon Mme Mathilde Mesnard, il faut redistribuer les pouvoirs dans l'entreprise en distinguant clairement la structure duale du gouvernement de l'entreprise avec un conseil de surveillance et un directoire. Ce système de gouvernance doit être obligatoire parce que celui qui exclut, ces pratiques sera exclu du marché. À signaler que les adeptes de la gouvernance d'entreprise cherchent à introduire des personnes dites indépendantes au sein des conseils d'administration sous prétexte que les représentants élus des seuls actionnaires seraient incapables de prendre des décisions dans l'intérêt de la société en général et même de leur propre entreprise. Donc, il faut un cadre institutionnel adéquat pour mobiliser l'épargne et encourager l'investissement.