En moins de cinq ans, la structure du marché marocain de la citadine polyvalente a radicalement changé. De la domination des françaises comme la Renault Clio et des japonaises comme la Honda Jazz, il n'est pas resté grand-chose, si ce n'est une Peugeot 207 en haut de forme. Face à des petites germaniques (ou naturalisées allemandes) comme la Volkswagen Polo et la Ford Fiesta qui caracolent dans les ventes, des nippones comme la Mazda 2 ou la Suzuki Swift sont désormais confinées à de la figuration. La faute à un démantèlement douanier qui –et c'était prévisible– a fini par rendre peu compétitive la citadine asiatique devant sa rivale européenne. C'est dans ce contexte que débarque au Maroc la nouvelle génération de la Micra. Un best-seller mondial pour Nissan qui, à fin mai dernier, a cumulé 6 millions d'exemplaires vendus depuis 1982, à travers quatre générations. La dernière en date a tous les atouts pour perpétuer le succès. À commencer par sa ligne toujours rondouillarde et un tantinet décalée. I Belle à sa façon… Plutôt que d'opérer une franche rupture stylistique, les designers de cette nouvelle mouture ont préféré capitaliser sur la bouille sympathique de l'ancienne Micra. Un choix qui se respecte, surtout lorsqu'on voit le résultat que l'on qualifiera de «consensuel» et non pas de «timide», comme l'ont fait d'autres. Tout en conservant un regard attendrissant, la proue a bien évolué et ce, du fait de grands phares ovoïdes et d'une calandre en deux parties. En d'autres termes –plus basiques–, la nouvelle Micra affiche de beaux yeux et une bouche grande ouverte. De profil, sa ceinture de caisse basse l'inscrit en décalage avec les tendances esthétiques du moment. L'arrière, lui, marque le pas avec celui de sa devancière en adoptant un aspect moins bombé, un hayon plus court et des feux totalement redessinés au même titre d'ailleurs que le bouclier. Question dimensions, l'auto a pris quelques centimètres ici et là s'étendant sur 3,78 mètres de long (+6 cm), dont 2,45 m vont à l'empattement (distance entre les deux essieux). Des valeurs qui augurent une habitabilité arrière en progrès, alors que le volume du coffre s'inscrit dans la moyenne du segment avec un volume de 265 litres, extensible à 1.132 l, une fois la banquette rabattue. I Un châssis inédit En fait, la grande nouveauté de la Micra, quatrième du nom, n'est pas visible à l'œil nu. Il s'agit de sa plate-forme inédite, qui a gagné en rigidité ce qu'elle a perdu sur la balance. En effet, si cette nouvelle Micra s'est délestée de quelques dizaines de kilos (environ 35 kg), elle a sensiblement progressé en tenue de route, l'un de ses points forts indiscutables. Tel a été notre constat lors des essais-presse internationaux du véhicule qui s'étaient déroulés l'an dernier, en Thaïlande. C'est à cette occasion que nous avons pu remarquer la bonne adhérence du véhicule dans les courbes, mais aussi la vitalité du nouveau trois cylindres essence 1,2 litre de 80 chevaux, soit l'unique motorisation qui figure sur le catalogue marocain de la Micra. Un petit bloc volontaire qui brille par sa sobriété (5 l/100 km en consommation mixte), son répondant et sa progressivité, y compris dans sa version automatique. Celle-ci, dotée d'une transmission à variation continue CVT est un exemple de souplesse et d'onctuosité, gage d'un réel confort de conduite, surtout en milieu urbain. Mais même sans diesel, la Micra ne s'interdit pas une certaine polyvalence sur l'autoroute. Cela, d'autant plus qu'elle ne fait aucun compromis sur la sécurité. I Sûre et abordable L'intérieur de la nouvelle Micra respire autant le sérieux que la luminosité. Cette dernière découle de la générosité des surfaces vitrées, laquelle offre au conducteur une bonne visibilité sur tous les angles. Totalement remodelée, la planche de bord reprend à son compte le côté rondouillard de l'extérieur, comme le montrent sa partie supérieure ondulée, ses quatre aérateurs en forme de cercles et les commandes rondes de sa console centrale. Même les poignées de portes sont arrondies! Question équipement, deux niveaux sont proposés par l'importateur de la marque : Confort et Elégance. Le premier offre l'essentiel et même un peu plus, en incluant la direction assistée, la climatisation manuelle, l'autoradio CD-MP3, le verrouillage centralisé, les lève-vitres électriques, en plus de six airbags (frontaux, latéraux et rideaux), ainsi que l'ABS avec répartiteur (EBD) et amplificateur (BA) de la force de freinage. Tout cela, pour 127.000 DH (TTC) ! De mémoire de journalistes, jamais une citadine japonaise dotée d'un équipement aussi complet, surtout sur le plan sécuritaire, ne s'est affichée à un prix d'accès aussi compétitif dans nos contrées. Pour 22.000 DH de plus, la finition Elégance ajoute notamment des jantes alu de 15 pouces, des projecteurs antibrouillard, des rétroviseurs électriques, une installation audio à 6 HP (avec entrée AUX), des vitres arrière teintées et quelques habillages de chrome. À noter que seule cette finition est proposée en boîte automatique (une troisième version donc), coiffant la gamme à un peu plus de 160.000 DH. Un positionnement tarifaire fort intéressant, qui devrait relancer Nissan dans l'un des segments les plus disputés, avec à la clé une belle progression commerciale à attendre en fin d'année.