Le manque de visibilité plane aujourd'hui sur l'avenir du secteur des télécommunications. Dans une tentative de cerner les nouveaux enjeux, le patronat marocain invite l'ensemble des acteurs pour faire le point sur cette situation. Trois ans après sa réforme, le secteur des télécommunications vit depuis le début de cette année une phase critique marquée notamment par l'affaire de l'interconnexion qui divise les deux opérateurs et la remise en cause du calendrier de l'ouverture de la téléphonie fixe. Au niveau institutionnel, la stratégie e-Maroc ne semble pas répondre à l'ensemble des défis en matière des technologies de l'information et de la communication. Du moins, si l'on en juge par les propos de plusieurs opérateurs du secteur. Si le Maroc a réussi une avancée considérable en matière de télécommunication par rapport aux pays de la région, c'est le manque de visibilité qui plane aujourd'hui sur l'avenir de ce secteur. Pour faire le point sur cette situation, la Fédération des Télécommunications et de l'Audiovisuel (FITAV) relevant de la CGEM organise jeudi 4 avril une rencontre qui sera présidée en principe par le Premier ministre. Tous les acteurs impliqués de près ou de loin par l'évolution du secteur seront au rendez-vous. On notera entre autres, la participation de Mustapha Terrab, Directeur de l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT), d'Abdeslam Ahizoune, Président du Directoire de Maroc Telecom, de Ramon Enciso, Directeur général de Méditélécom, de Nasr Hajji, Secrétaire d'Etat aux Technologies de l'Information. Si les thèmes des interventions de ces responsables sont déjà connus d'avance, leur présence constituera certainement une occasion pour les faire réagir sur plusieurs affaires qui assombrissent le ciel des Télécoms. A ce propos, Kamil Benjelloun, Président de la FITAV souligne que la Fédération a demandé aux intervenants d'éviter la langue de bois et de mettre le doigt sur les problèmes que vit le secteur en ce moment. Les équipementiers seront également présents à cette manifestation. Il s'agit d'Ericsson Maroc et d'Alcatel. Les responsables de ces entreprises dévoileront les dernières technologies en la matière. La Banque Mondiale participera à cet événement. Son représentant interviendra sur les enjeux des technologies de l'information pour le développement du Maroc. Dans le contexte actuel, la rencontre organisée par la CGEM est une initiative qu'il faut saluer. Tout dépend maintenant de la teneur des interventions des opérateurs qui y participent. L'intérêt est de rétablir la confiance des professionnels pour que le secteur puisse jouer son rôle de locomotive dans le développement économique du pays.