ALM : Quels sont les principaux acquis du Moussem d'Asilah, trente ans après sa création ? Mohamed Benaissa : Chaque édition accomplie et réussie, représente pour nous un nouvel acquis. Un moussem culturel et artistique qui perdure pendant trois décennies au-delà des difficultés et des contraintes, est un véritable trésor qu'il faut préserver. Notre pays et je le dis avec beaucoup de modestie, est en train de devenir une réelle plate-forme connue dans le monde entier et qui réunit dans un esprit de partage et d'enrichissement culturel et mutuel l'intelligentsia du monde entier. Malgré toutes les difficultés que rencontrent le festival, cela ne vous a pas empêché de souffler la 30ème bougie. Je tiens à remercier deux personnalités grâce auxquelles ce festival existe encore : Feu Sa Majesté le Roi Hassan II et notre Souverain Mohammed VI qui avait inauguré ce festival à l'époque où il était Prince héritier. Il avait alors 15 ans. Le moussem culturel international d'Asilah s'est fixé comme objectif de mettre en avant la dimension humaine de la ville. Comment s'explique ce choix ? Dans son dernier discours de la Fête du Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a mis l'accent sur le fait que l'homme doit figurer au centre de tout développement. Développer la ville, c'est d'abord offrir au citoyen un cadre de vie digne de sa nature d'être humain. Aujourd'hui et à l'approche de chaque nouvelle édition du moussem, les portes de la petite cité du littoral Atlantique prennent la couleur de la mer et les murs de sa médina accueillent les désormais traditionnelles fresques, exécutées par des professionnels venus des différents coins du monde. Cette année, nous confions nos murs aux pinceaux d'artistes venus de France, de l'Espagne, du Japon, du Bahreïn et bien évidemment du Maroc. La ville devient un musée out side. Depuis la création du Moussem culturel international d'Asilah, la qualité de vie des citoyens se voit améliorer d'année en année, au sein d'un environnement propre et sain. Le programme des festivités est une sorte d'engrais qui serviront à fertiliser le sol du développement de notre cité. C'est la force de la culture ? Bien entendu, l'art et la culture adoucissent les mœurs et contribuent à éveiller les facultés intellectuelles, l'imaginaire de l'individu… La dimension créatrice émane de la culture et notamment une culture saine. Comment se présente le programme des colloques de la 23ème édition de l'Université d'été Al Mouâtamid Ibn Abbad, prévue du 3 au 23 août ? Elle comporte plusieurs axes: L'Alliance des Civilisations dans l'espace oriental, africain et ibéro-latino-américain, la réforme du système des Nations Unies et les perspectives d'avenir de la coopération Sud-Sud, l'élite, l'autorité et la démocratie dans le monde arabe, les médias à l'horizon du 21ème siècle, le cinéma et la télévision politiques dans le monde arabe. Le Forum afro-arabe décernera ses trois prix, initialement biennaux : le prix Tchicaya U Tam'si de la poésie africaine, le prix Mohamed Zafzaf du roman arabe, le prix Buland Al Haïdari de la poésie arabe. Et le programme du moussem? Le programme du Moussem culturel international comporte des concerts autrichiens, espagnols et italiens en plus des concerts marocains. L'invité d'honneur de la 30ème édition est le Mexique avec six concerts. On programme aussi deux grandes expositions. La première regroupe 8 designers marocains, quant à la seconde, elle expose les toiles de six peintres marocains résidents à l'étranger. Trois défilés de mode seront aussi au menu : un défilé de tenues traditionnelles marocaines, un second présentant l'habit mexicain traditionnel et un troisième en collaboration entre le Mexique et le Maroc. Le moussem comporte plusieurs prix. Nous avons le prix de la meilleure maman, de la meilleur femme qui travaille, celui de l'environnement, le quartier le plus propre et le plus fleuri, le prix du pêcheur, du sportif, de l'artisan de l'année et des bourses pour les bacheliers ayant reçu les meilleurs résultats.