Trois civilisations se sont succédé sur le site d'Ifri n'Ammar. L'abri qu'elles ont occupé permet aux archéologues d'aller de découverte en découverte. Le site d'Ifri n'Ammar est un vaste abri, découvert en 1996. Abdeslam Mikdad, enseignant-chercheur à l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine, précise que ce site a été découvert lors de prospections menées avec un groupe de chercheurs de l'Institut allemand d'archéologie. « Depuis 1996, nous avons mené trois campagnes qui ont permis de mettre au jour des vestiges archéologiques relatifs à trois grandes civilisations » ajoute-t-il. Les trois civilisations qui ont vécu dans cet abri sont la moustérienne, l'atérienne et l'ibéromaurusienne. La première, qui a occupé le site entre 50 mille et 40 mille ans, a laissé surtout des vestiges lithiques, c'est-à-dire des pierres façonnées par l'homme. Les Moustériens utilisaient le silex pour façonner des outils. Nombre de ces outils informent sur le mode de vie de cette civilisation. Leur configuration pointue atteste que les personnes qui vivaient dans l'abri d'Ifri n'Ammar s'adonnaient à la chasse. Ils ont aussi laissé des racloirs et des grattoirs dont ils se servaient pour la fabrication de vêtements en cuir. La deuxième civilisation, c'est la civilisation atérienne qui a occupé le site de la période s'étendant entre 40 mille et 20 ans. Les Atériens ont chargé les objets lithiques d'ornements. C'est sans doute le principal changement qu'ils ont introduit par rapport aux Moustériens. Les Atériens ont senti le besoin d'ornementer des outils fonctionnels. C'est la naissance de l'art. La troisième civilisation, c'est l'ibéromaurusienne. Elle date de 20 mille jusqu'à 10 mille ans. Les artefacts laissés par les Ibéromaurusiens montrent que ces derniers ont varié les matières dont ils se servaient pour la fabrication de leurs outils. Ils ont utilisé aussi bien le silex que l'os. Ils ont également laissé des objets qui servaient à la parure. Le site d'Ifri n'Ammar a également permis la récolte des ossements de plusieurs animaux qui ont disparu de la région.