En présence de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma, Abdelwahab Doukkali a offert au public, accompagné de l'orchestre Al Jodour conduit par le jeune Rachid Regragui, pendant 2h, jeudi 12 juin à Bab Makina, un nouveau répertoire composé de douze chansons dédiées spécialement à la 14e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, fruit d'un mois et demi de travail puisé dans l'univers de la création poétique soufie. Ce programme était inscrit sous le thème «La nuit soufie». Baptisés «Akdah min assal» (pots de miel), le doyen de la chanson marocaine a fait don à son public de 12 textes empruntés à de grands philosophes, notamment imams Chafiï et Ibn Arabi. «Je remercie Dieu de m'avoir permis, de partir en quête des poètes, des philosophes, des hommes de lettres, et des imams soufis, à travers leurs œuvres», a déclaré Doukkali en montant sur scène. C'étaient des chansons d'environ une dizaine de minutes chacune, qui chantent le don de soi, l'amour, la paix et le partage, composées à travers un rythme contemporain où on y décèle l'empreinte de l'artiste audacieux, inscrit depuis toujours dans l'univers de l'innovation. Une soirée exceptionnelle qui restera gravée dans la mémoire des festivaliers de la 14ème édition du Festival des musiques sacrées du monde de Fès. Rappelons qu'un hommage a été rendu à Doukkali à Bab Boujloud, au lendemain du concert où les clefs de la ville lui ont été remis. La soirée du vendredi 13 juin, présidée également par Sar La Princesse Lalla Salma, avait été marquée par un concert de charme, signé Majda Roumi, l'héritière de l'art musical de Halim Roumi, son père et l'ambassadrice de la chanson classique arabe. Avec une forte présence sur scène et une voix sincère et imbibée de fortes émotions, Majda, les larmes aux yeux, a chanté la chanson de l'amour du grand poète libanais Jabrane Khalil Jabrane. «Ce poème traduit parfaitement mon choix, ma vision et les véritables valeurs sur lesquelles se base depuis toujours, mon parcours artistique», a affirmé l'artiste. Bab Al Makina, était archi comble et le public attendait impatiemment la sortie de la grande Majda Roumi, fille du pays du Cèdre. A huit heures et demi, applaudie par des spectateurs émus, apparaît l'artiste, belle et ravissante dans un caftan deux pièces brodé, en brocart sur soie rose fushia, signé la styliste Maria Ouazzani. Sous un torrent d'applaudissements, Majda a déclaré, les larmes aux yeux : «Je suis venue de mon pays pour chanter la paix dont nous sommes privés». Sublime était ce concert ayant duré plus de 2h00 sans répit et pendant lequel la douce Majda a bercé son public avec des chansons sur la paix, puisées dans les magnifiques textes de Mahmoud Darwish. Et pour clore en beauté ce concert placé sous le signe de la paix, Majda a interprété «Ya Bayrouth» en invitant le public à fredonner le célèbre refrain «Ya Beyrouth, ya sitta douniya ya Beyrouth». Que de poésie et de mélodies rendues avec beaucoup de grâce, pour une soirée où Majda a partagé avec son public des moments de sincérité absolue. L'une des surprises du festival, la soirée de la Hadra tounsia, en présence de l'illustre et engagé artiste, Lotfi Bouchnaq à Bab Makina. Un autre moment fort du festival, la soirée du samedi 13 juin, rendue dans une ambiance de spiritualité et de sérénité, par l'artiste sénégalais Ismaël Lô au timbre chaleureux et ballades tissées au fil acoustique. Le concert avait été marqué par une fusion entre cet artiste authentique et les Hmadcha de Fès présidés par Maâlem Amrani. Cette soirée baptisée «De Dakar à Fès-du cœur à l'âme», était un doux voyage dans l'univers de la spiritualité et du soufisme authentique. Rendez-vous aujourd'hui à Bab Boujloud, à 18h30 avec un second concert «Mélopées du Hijaz», offert au public fassi, de Mohamed Abdou, accompagné de l'orchestre de Abderrahim Mountassir, interprétant ses meilleurs titres, entre autres, «El amakin koullaha michtagua lak».