Actuellement en visite au Maroc, Monika Henreid, fille de Paul Henreid, celui qui a partagé la vedette avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman dans «Casablanca», s'active à ressusciter le mythe d'un film qui a marqué l'imaginaire de plus d'une génération. Rencontre. Participer à instaurer un dialogue sain, durable et fructueux et ressusciter l'aura d'une belle époque, celle qui a vu naître une légende du cinéma hollywoodien comme «Casablanca». C'est le but de la visite au Maroc, effectuée actuellement par Monika Henreid, dans le cadre de la Caravane de l'Amitié, initiée par l'association américaine portant le même nom. Actrice et productrice de films-documentaires, Monika Henreid est la fille de Paul Henreid. Souvenez-vous du mari du personnage joué par Ingrid Bergman dans «Casablanca» et dont l'affiche était également partagée par un grand nom du cinéma américain, Humphrey Bogart. Venue sur invitation du wali de Marrakech et du wali de Casablanca pour constater la réalité et la dynamique de changement entamée au Maroc, Mme Henreid s'est également entretenue avec André Azoulay, conseiller de S.M le Roi Mohammed VI. Cette initiative a été entreprise suite à des contacts menées il y a plus de deux mois entre Michael Kirtley, président de l'association précitée et Monika Henreid au sujet de la Caravane de l'Amitié. Son objectif n'est autre que de démontrer l'importance de créer des liens d'amitié entre les Etats-Unis et le monde arabe. Une visite qui donne suite à une longue d'histoire d'amour entre la fille Henreid et qui a pour nom le titre du film où avait joué son père. Sans même avoir visité le Maroc, elle en a toujours été amoureuse. Auparavant, sa curiosité l'avait amené à consulter un bon nombre de livres et de catalogues-photos sur le Maroc. A Santa Barbara, où elle réside, elle avait même initié un gala de bienfaisance baptisé le Bal de Casablanca. «Mais rien n'égale la chaleur du contact réel. J'avais une image déjà très positive du Maroc. Mais depuis mon arrivée, je n'ai ressenti que davantage de joie et d'émerveillement. La sensibilité et la générosité des Marocains que j'ai rencontrés m'a touché au plus haut point», a-t-elle déclaré, lors d'une rencontre avec la presse à Casablanca et au bout de cinq jours de séjour à Marrakech, suivi d'un autre à Casablanca. Un séjour qui lui a donné bien des idées. Mme Henreid projette d'inviter la fille de Bergman et le fils de Bogart lors de la prochaine édition du Festival international du film de Marrakech. Des contacts dans ce sens sont d'ores et déjà menés. Le but n'est autre que de les faire participer à cette action. «La meilleure façon d'apprendre, c'est de participer et aider d'autres à prendre part à cette expérience. «Casablanca» est un film qui a occupé l'imaginaire de bien d'Américains, des décennies durant. Il faut généraliser cette idée sur un plus grand nombre de gens en créant des ponts de dialogue et de rencontre», a-t-elle déclaré. Et d'ajouter que l'effort d'instaurer ce dialogue doit émaner de différentes parts. «Il n'y a rien de plus important que d'agir en tant qu'être humain en insistant non sur ce qui nous différencie, mais sur ce qu'on a en commun. D'autant que nous vivons dans monde fait de «morceaux» d'informations négatives sur le monde arabe. On n'a jamais toute l'histoire. Mais ce qu'il faut saisir, ce sont les occasions de rapprochement qui se présentent, en cherchant les voies possibles pour la paix, à travers la participation». Invitée par les organisateurs du Festival des Arts populaires de Marrakech à venir tourner un documentaire sur cette manifestation, Mme Henreid a promis qu'elle serait de retour. Sa première visite, a-t-elle souligné, citant la toute dernière phrase de «Casablanca», «pourrait être le début d'une très grande amitié». Pour rappel, la Caravane de l'Amitié a été créée juste après le 11 septembre 2001. L'association est constituée de militants de la droite chrétienne américaine, réputée comme étant antimusulmans. Mais il ne s'agit là que d'un stéréotype de plus. «Quand le monde arabe tente de se rapprocher des Etats-Unis, tous ses efforts sont concentrés au niveau de Washington, alors que même ceux qui décident au niveau central sont issus d'autres Etats et villes», a déclaré M. Kirtley. Suffisamment pour démontrer que le peuple américain a également ses qualités.