L'agriculture et la sécurité alimentaire sont au cœur des discussions de la COP21. Une journée a été dédiée au secteur en vue de débattre des enjeux climatiques et leurs impacts sur la machine agricole. Le Maroc a eu son mot à dire à ce propos. «L'offre agricole a aujourd'hui changé pour mieux adresser les questions propres à la performance du secteur agricole en tant que tel, tout en développant une approche responsable pour le faire, soucieuse de l'environnement et consciente du dérèglement climatique et des nécessaires impératifs d'adaptation et d'atténuation», a indiqué dans ce sens Aziz Akhannouch, dans une allocution lue en son nom par Abdelkader Amara, ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement. Intervenant au module «Plan d'actions Lima-Paris : focus sur l'agriculture», M. Akhannouch a salué les actions de ce plan qui à travers le volet agricole s'inscrit dans les initiatives phares qui accélèrent le changement et boostent l'ADN écologique des populations. Le ministre a saisi l'occasion pour souligner le rôle du Maroc en tant que future présidence de la COP22, prévue en novembre 2016 à Marrakech. Il a dans ce sens affirmé que la mission sera cruciale pour assurer un pont entre la COP actuelle et la prochaine, notamment sur le sujet de l'agriculture et de la sécurité alimentaire. «Paris et Marrakech doivent être des étapes importantes et décisives sur le long chemin de la lutte contre le changement climatique», a souligné le ministre. Il a, par ailleurs, exprimé la détermination à «travailler, main dans la main, pour la réussite de ces deux rendez-vous» , dans l'esprit de coopération, de solidarité et d'excellence qui a toujours marqué le partenariat d'exception entre la France et le Maroc. En termes de coopération, M. Akhannouch a mis en relief les engagements Sud-Sud dans le domaine agricole et environnement. «La bataille contre le réchauffement climatique devra nécessairement passer par l'Afrique. Et gagner cette bataille nécessite que l'on accorde une attention particulière au renforcement de la coopération Sud-Sud dans le domaine agricole et environnemental avec les pays africains», a-t-il indiqué. La participation du Maroc au module dédié à l'agriculture a été une occasion de présenter les actions menées au niveau national pour la lutte contre le réchauffement climatique. Le ministre de l'agriculture a ainsi énuméré les programmes de recherche de l'institut national de recherche agronomique (INRA) , ayant pour finalité d'anticiper les menaces dues au changement climatique via la création variétale qui se veut le premier vecteur d'adaptation au changement climatique. Ce projet porte sur la mise en place d'une banque de gènes qui contient plus de 54.000 accessions, représentant 461 espèces différentes. Le projet permet ainsi le développement de variétés demandées par les agriculteurs à haut rendement et résistantes aussi bien à la sécheresse qu'aux principales maladies. En outre, M. Akhannouch a mis le point sur la question de l'utilisation rationnelle des engrais pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre ainsi que les cartes de vocation agricole des terres pour utiliser de façon rationnelle les ressources naturelles. Les dispositifs du Plan Maroc Vert ont également été présentés lors de cette séance. «Les programmes de ce plan s'inscrivent autour de quatre dimensions, à savoir la «plantation», à travers le programme de plantation en arboriculture et plantes pérennes dans une logique «Puits Carbone» des sols, la «plantation» dans son ensemble (reconversion céréalière et palmier dattier)», a indiqué M. Akhannouch dans son intervention. Et de préciser qu'«il s'agit notamment de l'amélioration du potentiel national de séquestration de CO2 (179 millions de tonnes / équivalent CO2 à horizon 2020)». Le ministre a évoqué, à cet égard, les dimensions eau et biodiversité du Plan Maroc Vert, en l'occurrence le développement des produits du terroir et la création d'agences spécialisées dans la gestion des écosystèmes naturels fragiles. L'Agence nationale des zones oasiennes et de l'arganier a été citée en exemple démontrant qu'avec un budget annuel de 20 millions de dollars, ce département développe durablement les zones oasiennes et d'arganier du Maroc. Avec Map