La dette extérieure publique du Maroc a flambé en 2014. Et si les pronostics veulent que le Maroc risque bien de modérer ses dus en 2015, le constat actuel fait tout de même état d'une augmentation notable de la dette marocaine évaluée à 18,3%. «Les années à venir connaîtront une stabilisation de la dette publique, voire une baisse à partir de 2017. Toutefois, cela dépendra des résultats du dialogue social», avait relevé Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, lors du conseil de la banque centrale tenu mardi 24 mars dernier. C'est ainsi que l'encours de la dette extérieure publique du Maroc a atteint 277,7 milliards de dirhams à fin 2014, contre 234,7 milliards de dirhams à fin 2013, soit une hausse de près de 43 milliards de dirhams. C'est ce qui se dégage du bulletin relatif aux statistiques de la dette extérieure publique à fin décembre 2014, publié par la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE), relevant du ministère de l'économie et des finances. De ce fait, la part de cette dette grignote de plus en plus dans le PIB marocain. La DTFE précise que cette dernière représente donc 30,3% du PIB en 2014, contre 26,9% une année auparavant. Aussi, cette évolution du stock de la dette extérieure publique, contractée à hauteur de 76,2% au taux d'intérêt fixe et de 23,8% au taux variable, fait ressortir une hausse de 31,8 milliards de dirhams de la dette extérieure des établissements et entreprises publics (EEP) et de 11,2 milliards de dirhams de la dette du Trésor (Voir page 5), explique-t-on auprès de la DTFE. Par ailleurs, la structure d'emprunteurs laisse entrevoir que le Trésor accapare 50,8% du total de la dette extérieure publique et demeure ainsi le principal emprunteur, suivi des établissements publics avec 48,9% et des banques et des collectivités locales avec une petite part de 0,3%. De même, les tirages sur emprunts extérieurs publics se sont établis à 52,4 milliards de dirhams, dont 34,9 milliards de dirhams dans le cadre de l'effort d'investissement des EEP et 17,5 milliards de dirhams pour le Trésor. Sur le volet structure de la dette publique, la DTFE rapporte que les créanciers multilatéraux constituent le premier groupement de créanciers du Maroc avec 45,3% du total de la dette extérieure publique, suivis des créanciers bilatéraux qui accaparent une part de 29,4% et des institutions financières et monétaires et des banques commerciales avec 25,3% de nos créances. C'est ainsi que par devise, l'euro se taille la part du lion avec 68,8% de la structure de la dette extérieure publique, alors que le dollar en détient 17,9%, le yen prend 3,5% et les autres devises 9,8%. En gros, force est de constater que le Maroc reste très endetté à fin 2014. Cependant, les espoirs s'accrochent au prochain bulletin statistique trimestriel sur la dette extérieure publique de la DTFE qui risque bien d'annoncer une certaine stabilisation des flux entrants si les pronostics se confirment. La dette du Trésor reste un poids… La dette extérieure publique ressort en 2014 fortement alourdie par la dette extérieure du Trésor. Accaparant 50,8% du total de la dette extérieure publique, elle reste ainsi le principal emprunteur national. C'est ainsi que la dette du Trésor s'est chiffrée en 2014 à quelque 141 milliards de dirhams pour représenter environ 15,4% du PIB contre 14,9% en 2013. C'est ce qu'il y a à retenir du bulletin statistique de la dette extérieure du Trésor de décembre 2014 publié par la Direction du Trésor et de finances extérieures (DTFE) relevant du ministère de l'économie et des finances. Aussi, l'encours de la dette extérieure du Trésor s'est inscrit en hausse d'environ 8,6% par rapport au niveau enregistré en 2013 où il avait totalisé quelque 129,8 milliards de dirhams, précise la DTFE. S'agissant de la structure de la dette du Trésor, les créanciers multilatéraux constituent le premier groupement de créanciers du Maroc avec une part de 46,1% de la dette extérieure publique, suivis des institutions financières monétaires et banques commerciales qui ont participé à hauteur de 33,7% et des créanciers bilatéraux avec une part de 20,2%. De leur côté, les tirages sur la dette extérieure du Trésor par groupes de créanciers se sont établis à 17,55 milliards de dirhams en 2014, dont 11,7 milliards de dirhams sont accaparés par le marché financier international alors que les institutions internationales ne détiennent que 5,65 milliards de dirhams. Pour ce qui est des charges de la dette, la DTFE souligne qu'elles ont atteint 12,1 milliards de dirhams en 2014, dont 3,74 milliards de dirhams sont des charges en intérêts, contre 3,88 milliards de dirhams à fin 2013. Aussi, par devise, l'euro se taille la part du lion avec 78,8% de la structure de la dette extérieure du Trésor en 2014, alors que le dollar en détient 13,6%. Enfin, par type de taux d'intérêt, c'est la dette à taux d'intérêt fixe qui domine avec 65,2% alors que la dette à taux d'intérêt flottant représente tout de même 34,8%.