Lors d'une conférence de presse donnée mardi 30 mars à Casablanca, le nouveau patron de Maroc Soir a dévoilé le programme de développement des journaux du groupe. Le nouveau patron du groupe Maroc Soir, Othmane El Oumeïr, a fait sa première sortie publique après son rachat par la société World Média. Lors d'une conférence de presse donnée mardi 30 mars à Casablanca, M. El Oumeïr a dévoilé son programme de “développement“ du groupe de presse casablancais détenu jusqu'ici par le banquier Othmane Benjelloun. D'un Othmane à l'autre. “ Ma relation avec le groupe Maroc Soir est assez ancienne quoique peu connue du grand public, déclare d'entrée de jeu le conférencier installé derrière un pupitre à l'américaine. Je voulais racheter le groupe dès la fin 1990. Mais à l'époque il y avait d'autres candidats en lice“. Journaliste saoudien de 53 ans connu pour son professionnalisme, cet ancien rédacteur en chef de la revue arabe Al Majala puis du quotidien Asharq Al Awssat est resté silencieux sur le montant de l'opération du rachat du groupe Maroc Soir qui “tombera dans le domaine public au cours de la semaine prochaine“. Mais M. El Oumeïr se contentera de donner deux chiffres : 60 millions de Dollars déboursés (soit les 2/3 du prix global) pour le rachat de la nouvelle imprimerie acquise par le groupe Benjelloun et 140 millions de Dhs, necessaires aux yeux du nouveau propriétaire pour que le groupe Maroc Soir soit hissé aux standards internationaux dans le secteur des médias. Othman El Oumeïr nourrit de grandes ambitions pour sa nouvelle affaire de presse. “ Je compte éditer le quotidien francophone Le Matin et le quotidien arabophone Assahra dans les pays du Moyen-Orient de telle sorte que les lecteurs de cette région du monde puissent accéder à l'actualité marocaine, explique-t-il. Nous avons plein d'autres projets comme la création d'un journal en langue anglaise et des magazines“. Tout en assurant qu'il n'y aura pas de changement de ligne éditoriale des titres du groupe, M. El Oumeïr affiche par contre sa volonté d'améliorer et d'enrichir le contenu journalistique par “une information pertinente“ et des “enquêtes“. En un mot, selon M. El Oumeïr, les journaux resteront ce qu'ils sont ou réputés être, à savoir des organes de presse officiels, mais avec une valeur ajoutée au plan informationnel. S'agissant de l'avenir du personnel du groupe Maroc Soir, il s'est montré rassurant. “ Les journaux du groupe sont sous-encadrés en termes de journalistes par rapport à une entreprise de presse qui entend jouer son vrai rôle d'information“, lâche-t-il, laissant entendre que les gens en mal de qualification professionnelle n'ont pas de place dans la rédaction. Othman El Oumeïr aborde ensuite la question de sa nationalité qui selon la loi marocaine ne l'autorise pas à être propriétaire d'un journal du pays. “ Je ne pense pas, note-t-il, que le passeport soit un obstacle pour être un investisseur dans le domaine des médias. Et de faire remarquer que personne ne s'émeut “lorsque des entreprises étrangères participent dans l'activité économique du Maroc“. Il poursuit cependant que le groupe Maroc Soir, malgré son rachat par sa société, continue à être la propriété d'une entreprise marocaine et que le directeur de la publication porte également la nationalité marocaine. “ Je n'ai pas obtenu de dérogation pour racheter le groupe Maroc Soir“, conclut-il sur un ton calme.