Anouar Benazzouz qui tient les rênes de cette société depuis maintenant 10 mois, s'est prononcé sur les réalisations et projets d'ADM, sur la révision des tarifs, sur la santé financière de cette institution et ... sur Mission Impossible 5. Des bruits courent depuis des semaines autour des décisions et projets d'ADM. On en cite entre autres la révision des tarifs pour les usagers des autoroutes. En effet, dans le contrat-programme 2008-2015 qui lie cette société au ministère de l'équipement et du transport, deux révisions étaient prévues sans pour autant avoir lieu se voulant rassurant, Benazzouz a été on ne peut plus clair: «Aucune révision n'aura lieu, ce n'est pas à l'ordre du jour». Quant à la requête des motards pour la révision des tarifs imposés, à ce jour ADM demeure intransigeante sur son rejet. «Il s'agit là d'un motard sur mille usagers. Nous n'allons pas revoir tout notre système pour cela. Du moins pas aujourd'hui», tranche le directeur général d'ADM. Lors de cette rencontre, il a également été question des résultats financiers de cette entreprise pour l'année 2014. Son chiffre d'affaires s'est établi à 1 milliard 39 millions de dirhams, enregistrant ainsi une évolution de 2,3%. L'excédent brut d'exploitation est, quant à lui, de 756 millions de dirhams. Sans grande surprise, son résultat net est toujours dans le négatif. Pour cette année, il est établi à -413 millions de dirhams. «Notre modèle économique n'a pas de faille. Ce résultat est des plus normaux et il ne faut pas tomber dans le piège de comparer nos performances avec celles des autres sociétés», explique la même source. Il est à souligner que depuis sa création en 1989, cette société a été destinée à développer, construire, exploiter et entretenir le réseau autoroutier marocain. L'Etat étant le principal actionnaire dans ADM, son mode de gouvernance octroie à cette entreprise un statut de gestionnaire. Le cumul de ses investissements réalisés en 2014 représente la somme de 45 milliards de dirhams, soit 4% du total des investissements dans les infrastructures. Un chiffre voué à grimper davantage à l'achèvement du linéaire des 1.800 km dont l'Etat l'a chargé. Il avoisinera ainsi les 57 milliards de dirhams. Or, dans tout cela, ADM n'est pas en mesure de s'autofinancer. «Notre modèle économique est très visible. On ne nous demande pas d'être rentables mais de gérer un territoire». ADM adopte dans ce sens un système biennal de modélisation de profitabilité et ses contrats-programmes avec l'Etat lui permettent de faire face aux charges d'exploitation et aux programmes d'investissements. Se prononçant sur la polémique du tournage de la cinquième série saga «Mission Impossible 5» et du blocage de l'accès à un tronçon de l'autoroute reliant Casablanca à Agadir, Benazzouz a expliqué que cette décision n'émane pas d'ADM, encore moins du ministère de l'équipement. C'est, en effet, le Centre cinématographique marocain (CCM) qui en a l'autorité. «J'ai suivi de très près le déroulement et la situation de l'autoroute reliant Casablanca à Marrakech durant ces 14 jours, aucun incident n'a été signalé. Notre mission se limite dans ce genre de situation à assurer la sécurité des usagers», note-t-il avant d'ajouter : «il faut en être fier. A Dubaï, ils affichent haut leur fierté d'accueillir un tournage de cette taille. Cela leur fait une grande promo. Tel sera le cas pour le Maroc».