Pas d'interdiction mais des cours du soir. C'est la parade trouvée par le gouvernement Benkirane pour calmer les ardeurs des enseignants dans les écoles. Ces derniers sont très en colère contre les ministères de tutelle. Et pour cause, les enseignants ont dû faire face à une situation nouvelle où leurs demandes d'autorisation pour poursuivre leurs études universitaires n'étaient pas automatiquement validées par les autorités compétentes. Lahcen Daoudi, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, a expliqué les dessous de cette affaire dans le cadre d'une réponse à une question orale. «Auparavant, il était plus facile pour le gouvernement d'autoriser quelques centaines de fonctionnaires à poursuivre leurs études universitaires. Mais l'année dernière, ce nombre est passé à 35.000 fonctionnaires inscrits aux universités. L'année en cours, ce chiffre devait dépasser les 40.000. Rien que les signatures et les va-et-vient pour les autorisations constituent un coût important pour notre pays», a-t-il dit. C'est le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui a demandé à son ministre à l'enseignement supérieur de trouver une solution. «Nous sommes remontés jusqu'en 1982 pour trouver une décision de l'ancien Premier ministre Maâti Bouabid qui avait à l'époque imposé aux fonctionnaires de recevoir une autorisation préalable pour poursuivre leurs études», explique Daoudi. Mais le ministre, toujours dans une tentative pour apaiser la tension, annonce l'abrogation prochaine de la décision de Bouabid. «Aujourd'hui et avec l'entrée en vigueur de la loi 01.00 portant organisation de l'enseignement supérieur, les universités sont indépendantes dans la fixation des conditions d'accès. Ce n'est donc plus l'affaire du ministère», a annoncé le ministre. Et de poursuivre : «Mieux encore, nous nous apprêtons à prendre une décision visant à encourager notamment les Facultés des sciences et du droit pour l'instauration des cours du soir au profit des fonctionnaires». Il faut signaler, par ailleurs, que la séance des questions orales à la Chambre des représentants a connu un clash entre le ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres et la présidente du groupe parlementaire du PAM (Parti authenticité et modernité), Milouda Hazib. La prise de bec a éclate entre les deux lorsque le ministre a fait référence à l'ancienne appartenance politique de Hazib. Le président de la séance a été contraint de la lever pour calmer les esprits. A noter enfin que les fonctionnaires ont le plus souvent recours à la poursuite des études universitaires pour améliorer leur situation administrative.