La première édition du Sommet Etats-Unis - Afrique a été riche en échanges. Clôturée hier, mercredi 6 août à Washington, cette rencontre a été l'occasion pour le Maroc de débattre, au-delà de ses aspirations économiques pour son continent (voir encadrés), du volet sécuritaire et de son importance pour le développement de l'Afrique. C'est ainsi que lors de son intervention la ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération, M'Barka Bouaida, a plaidé en faveur d'une approche régionale commune pour faire face aux défis sécuritaires qui pèsent sur la région du Sahel et du Maghreb. Aussi, lors d'une rencontre organisée par le département d'Etat sur les menaces sécuritaires dans la région du Sahel et du Maghreb, Mme Bouaida n'a pas manqué de souligner que seule une stratégie «collective, inclusive et solidaire» entre les pays concernés et tous les intervenants peut surmonter ces défis transnationaux qui risquent d'hypothéquer l'avenir de toute la région. Elle a également relevé, dans ce contexte, l'importance d'adopter des stratégies «globales, intégrées et multidimensionnelles» qui allient les volets sécuritaire, économique, social, politique, culturel et cultuel. Dans le même sillage, la ministre a, en outre, insisté sur l'importance que revêt l'intégrité territoriale pour la consolidation de la sécurité régionale, soulignant l'impératif de venir à bout des défis sécuritaires qui menacent les structures et les fondements sociétaux des pays de la région. C'est ainsi qu'évoquant la coopération Sud-Sud, Mme Bouaida a fait part de la disposition du Maroc à mobiliser son expertise et à partager son savoir-faire avec les partenaires africains afin de réaliser les objectifs escomptés. Elle a estimé à cet effet que les pays du Sud ont besoin d'un nouveau modèle de coopération mutuellement bénéfique, qui associe secteurs public et privé. La rencontre a eu lieu dans le cadre du premier Sommet Etats-Unis - Afrique, qui se tient dans la capitale fédérale américaine du 4 au 6 août avec la participation de plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement. Pour sa part, le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane a affirmé, dans son intervention lors d'une table ronde organisée par la Chambre américaine de commerce sur l'émergence de l'Afrique, que «l'un des plus grands succès du Maroc réside dans sa stabilité politique solide». Pour lui, c'est cette stabilité qui lui a épargné les turbulences qu'a connues la région depuis deux années et qui lui a permis d'avancer aussi bien sur les réformes politiques avec une nouvelle Constitution en 2011 à l'initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que sur les réformes économiques et sociales structurelles. Par ailleurs, M. Benkirane a noté que «l'avenir de l'Afrique est entre ses mains», rappelant dans ce cadre, que le Maroc, qui a fait de la consolidation de ses relations historiques avec les pays africains un pilier fondamental de sa politique étrangère, ne ménagera aucun effort pour construire les bases d'une Afrique forte, sécurisée et prospère. Il a rappelé, à ce titre, que les multiples visites que SM le Roi Mohammed VI a effectuées dans plusieurs pays africains ont permis de consolider ces bases et leur offrir de nouvelles perspectives. Attijariwafa bank sur tous les fronts Le président-directeur général du Groupe Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, a procédé, en marge de la tenue de la première édition du Sommet Etats-Unis - Afrique à Washington, à la signature, avec l'Overseas Private Investment Corporation (OPIC) et l'institution financière américaine Wells Fargo, d'un mémorandum d'entente qui vise à mettre en place de nouvelles capacités de financement au profit des PME africaines. Cet accord, signé par Elizabeth Littlefield, présidente de l'OPIC et Thomas McCaffarey, vice-président exécutif de Wells Fargo, vise à contribuer à la dynamique des échanges commerciaux et des investissements entre l'Afrique et les Etats-Unis, indique un communiqué d'Attijarwafa bank. À cet égard, Attijariwafa bank a consolidé, depuis la visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Washington au mois de novembre dernier, ses relations avec ses partenaires américains en vue de «positionner le Maroc comme hub des flux commerciaux et d'investissements en Afrique». «Grâce à son réseau africain qui couvre 23 pays en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, la banque a décidé avec OPIC et Wells Fargo de contribuer à la facilitation de l'entrée des promoteurs américains sur le continent, par la mise en place de solutions de financement dédiées aux PME», précise le communiqué. Lutte antiterroriste : Le Maroc, un leader… Le Sommet Etats-Unis - Afrique, qui s'est tenu à Washington, a été une «occasion opportune pour mettre en avant le rôle très significatif du Maroc en matière de lutte antiterroriste, dans le cadre de l'approche mise en place par Sa Majesté le Roi Mohammed VI», a déclaré à la presse le directeur de l'Institute of Counter-Terrorism Studies (ICTS), Yonah Alexander. «Sa Majesté le Roi a mis en place une approche holistique efficiente en matière de lutte contre le terrorisme, en droite ligne avec l'image d'un Islam tolérant et ouvert, que le Royaume a toujours véhiculée au Maghreb et en Afrique subsaharienne», a souligné le directeur de l'ICTS, qui relève du prestigieux Potomac Institute. Pour barrer la route à l'extrémisme religieux, le Maroc a mis en place «une politique globale et inclusive qui privilégie la promotion des conditions socio-économiques favorables à l'épanouissement de l'individu, la réforme du champ religieux, la promotion des valeurs du juste milieu et le respect des droits de l'Homme et de la primauté de la loi», a encore affirmé l'expert US.