Les dépenses en services informatiques au Maroc vont dépasser les 550 millions de dollars d'ici la fin de 2018. C'est ce qui se dégage des dernières prévisions en date de l'International Data Corporation (IDC). Il s'en dégage, en effet, que les grands chantiers menés par le secteur gouvernemental, banquier, des télécoms, des services publics et de l'énergie continueront à stimuler le marché. Aussi, le cabinet mondial de recherche et de conseil s'attend à ce que le marché des services informatiques du pays enregistre une croissance annuelle de 9,3% en 2014, avec un rythme plus soutenu de croissance annuelle composée (TCAC) de 12% au cours des cinq prochaines années pour un total de 550,53 millions de dollars en 2018. Dans le même sillage, IDC estime que les initiatives qui appuient l'alignement des services TI avec les objectifs métiers continueront d'être un facteur déterminant dans l'orientation des dépenses en services informatiques au Maroc, en particulier parmi les entreprises du secteur des télécommunications hautement compétitives et du secteur de la finance. Pour sa part, le gouvernement marocain est appelé à poursuivre la mise à niveau des infrastructures publiques. À noter qu'il s'est engagé à continuer les initiatives e-gouvernement qui visent à améliorer la qualité des services publics. Du point de vue de la demande, l'amélioration de l'infrastructure informatique actuelle sera prioritaire par rapport au développement de nouvelles infrastructures. Cela conduira à une croissante demande de la virtualisation, de la consolidation des infrastructures et des projets de modernisation des centres de données. «De nombreuses organisations appartenant à des secteurs clés tels que le gouvernement, la santé, le transport et le secteur manufacturier continueront à moderniser leur infrastructure informatique et élargir leurs catalogues de services pour soutenir leurs opérations», explique Azzedine Kabli, analyste principal en services informatiques et logiciels chez IDC Maroc. Et de poursuivre : «nous nous attendons également à ce que le marché des services d'externalisation poursuive sa croissance grâce à l'offre accrue des acteurs locaux, en particulier les opérateurs télécoms et les fournisseurs des services de centre de données qui apportent de plus en plus de capacité en ligne». Pour lui, «il y aura également une forte demande pour les services de continuité des opérations et reprise des activités après sinistre qui sont fortement demandés par le secteur financier». Néanmoins et malgré les perspectives positives, «le marché des services IT marocain continuera à être confronté à des difficultés de taille telles que le manque de la main-d'œuvre qualifiée en technologie d'information, les cycles élongés des marchés publics, les suspensions-annulations budgétaires, et les différentes lacunes au niveau de la gestion des projets», relève M. Kabli. C'est ainsi que l'étude de l'IDC souligne qu'actuellement, le marché marocain des TIC se développe à deux vitesses, des secteurs matures tels que les banques et les opérateurs télécoms qui investissent dans des technologies de pointe, et d'autres secteurs moins matures, mais qui se développent en termes d'infrastructure. De ce fait, les services projets continuent d'être le plus grand macro-marché en 2013, représentant près de la moitié de l'ensemble des dépenses en services informatiques.