Le projet sera lancé en septembre 2014. Il s'agit d'un chantier d'envergure qui aboutit à une résolution européenne stipulant la mise en place d'un statut particulier pour des pays partenaires de l'Union européenne mais qui ne peuvent pas être membres de l'union. C'est le président du groupe des rapporteurs des relations extérieures au Comité des ministres du Conseil de l'Europe, l'ambassadeur Laurent Dominati, qui a rendu publique une telle information. Ce nouveau statut baptisé «Statut d'Etat associé» entre dans la vision d'une nouvelle politique européenne, appelée Politique européenne de voisinage (PEV). Plusieurs médias européens se sont fait l'écho d'un tel projet. On apprend que début mai 2014, lors de la conférence ministérielle du Conseil de l'Europe à Vienne, en Autriche, les ministres européens ont souligné que des négociations ont déjà été faites avec certains pays pour installer une plate-forme de travail en vue du statut d'Etat associé. Le Maroc, qui jouit déjà du Statut avancé auprès de l'Union européenne, est l'un des premiers pays visés par cette série de pourparlers. Révélations confirmées par la secrétaire générale adjointe du Conseil de l'Europe, Gabriella Battaini-Dragoni. La responsable européenne est intervenue lors des travaux d'un séminaire sur les instruments normatifs du Conseil, en présence de délégations marocaine, tunisienne, algérienne et jordanienne. Pour Gabriella Battaini-Dragoni, le Maroc est très bien placé pour avoir ce nouveau statut de 2ème génération. En effet, entre Rabat et Bruxelles, le partenariat englobe de nombreux domaines, des accords importants ont été signés. Accord agricole, accord aérien, partenariat pour la mobilité et d'autres accords stratégiques en termes de sécurité. Dans le cadre de ce nouveau statut, le Maroc pourrait bénéficier, comme le précise Gabriella Battaini-Dragoni, d'un accompagnement financier européen additionnel à même de faciliter aux pays partenaires de mener à bien leurs réformes. Dans ce sens, les conclusions du rapport annuel 2013 de l'Union européenne sur le Maroc sont claires. «En 2013, le Maroc a bien progressé dans la préparation de l'accord sur l'évaluation de la conformité des produits industriels (ACAA) et a bien avancé aussi dans les négociations pour l'ALECA», deux secteurs clefs qui font partie de la Politique européenne de voisinage. Le Maroc, conscient de l'importance d'un tel programme avec l'Europe, suit avec rigueur les recommandations de l'Union sur des sujets sensibles tels que le Plan gouvernemental pour l'égalité (PGE), le projet de loi sur l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination (APALD). Des acquis qui placent Rabat en bonne position pour ajouter un nouveau statut à celui décroché en 2008.