Pour apporter secours et assistance aux sinistrés et pour que les populations affectées retrouvent la quiétude, des humains et matériels importants sont mobilisés. L'heure est au travail sans répit. Après les opérations de secours, depuis le violent séisme qui a frappé le 24 février la région d'Al Hoceïma, des opérations d'équipement pour le retour à la vie normale sont le mot d'ordre dans toute la région. Ainsi, selon la direction provinciale de l'Equipement à Al Hoceïma, l'exécution d'un programme d'amélioration de 9 pistes d'accès aux douars sinistrés sur une longueur de 65 km est en cours. Les engins de travaux publiques ont été orientés vers la réalisation de ce programme. Et afin d'assurer des conditions de vie normale aux populations sinistrées, les campements ont connu une série de travaux d'équipement. D'abord l'approvisionnement en eau, la matière la plus vitale, ensuite l'hygiène pour éviter tout risque d'épidémie. Plus de 90 points d'eau, donc, ont été installés dans ces campements, des blocs sanitaires ont été construits et une campagne de collecte de déchets et de nettoyage est menée pour la protection de l'environnement et la préservation de l'hygiène. La vie a repris son cours normal à Al Hoceïma, ou presque. Les populations vaquent paisiblement à leurs occupations quotidiennes, en dépit de l'existence de campements sur certaines places publiques et terrains vagues. Ils veulent des endroits où les risques d'effondrement sont quasi nuls. Pour preuve, malgré les chutes de pluie lors du week-end dernier, les gens ont privilégié tout de même les tentes, plutôt que de revivre une éventuelle panique. Un choix largement justifiable, compte tenu des dizaines de répliques, plus ou moins importantes, ressenties quasis-quotidiennement par les habitants de la région d'Al Hoceïma. La peur sévit toujours dans les esprits, malgré un retour progressif à la normale. Certes, les magasins de commerce, les cafés, les marchés, les boulangeries, les pharmacies, les agences bancaires, les hôtels et autres prestataires de services ont repris une activité normale et régulière. Ce qui conduit petit à petit à chasser la hantise des répliques telluriques, et favorise le retour à la quiétude, à l'optimisme et à l'espoir dans la reconstruction et dans un avenir socioéconomique meilleur sous le règne de SM le Roi Mohammed VI. Il faut souligner que la présence effective du Souverain a sérieusement remonté le moral et a apaisé les souffrances des populations de la région. Dans les zones rurales, des spécialistes, dont des sismologues, mènent une réflexion approfondie sur la stratégie de reconstruction des bâtiments et selon les normes para-sismiques. Dans ce cadre, une centaine d'ingénieurs et d'architectes sont mobilisés, dans un esprit de solidarité, pour établir le diagnostic des bâtiments endommagés et fissurés. La priorité a été donnée aux établissements scolaires, ceux de la santé ainsi qu'aux administrations pour permettre aux populations de bénéficier des services public. Les équipes d'ingénieurs et d'architectes établissent de même le diagnostic des logements privés et prodiguent aux habitants les conseils nécessaires pour le retour à une vie normale. En 1960, la ville d'Agadir a connu un séisme qui a fait près de 12 000 morts. Aussi sinistre que cela puisse paraître, cette catastrophe fut derrière le lancement de la région qui est devenue aujourd'hui un pôle économique important du pays. Les habitants d'Al Hoceïma espèrent que leur région connaîtra le même essors en rebondissant positivement sur les décombres d'un tremblement de terre destructeur.