La Suisse figure en tête du classement 2013 des paradis fiscaux, selon l'indice de l'opacité financière établi par le Réseau mondial pour la justice fiscale, Tax Justice Network. La confédération helvétique "conserve une première place bien méritée dans notre indice" devant le Luxembourg et Hong Kong, indiquent les experts de l'ONG britannique. Dans un communiqué, Tax Justice Network relève que la Suisse a fait quelques concessions en matière de transparence financière, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis, "mais il s'agit d'une évolution encore très limitée". Le pays s'est employé à faire dérailler les premières initiatives internationales de transparence, bien qu'elle ait signé de nouveaux traités permettant l'échange d'informations à la demande et "a souvent extorqué des concessions pénibles en échange". Pourtant, la ratification de la convention fiscale multilatérale, signée récemment par Berne, devrait permettre une évaluation moins sévère à l'avenir en matière d'opacité fiscale. Après la Suisse, le Luxembourg et Hong Kong occupent les deuxième et troisième places du classement 2013, suivis des Iles Caïmans, Singapour et des Etats-Unis. Le Luxembourg est qualifié par les auteurs de l'indice "d'outsider de l'opacité financière mondiale" en ce sens qu'il demeure protégé par son adhésion à l'Union européenne qui le maintient en dehors des listes noires des paradis fiscaux. D'après les experts, le Royaume-Uni aurait facilement détrôné la Suisse en tête du classement si l'on prend en compte les territoires outre-mer, à savoir Bermudes, Jersey et Gibraltar. Bien qu'il n'occupe que la 21e place, "le Royaume-Uni est l'acteur mondial le plus important dans le milieu de l'opacité financière", concluent-il. L'indice d'opacité financière 2013 est le troisième du genre après ceux de 2009 et 2011, publié par le Tax Justice Network, en partenariat avec la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires.