Une manifestation a été organisée, dimanche à Rabat, en protestation contre la hausse des prix et l'imposition d'un système d'indexation partielle sur les produits pétroliers liquides. La manifestation, qui a réuni quelques milliers de personnes, s'est tenue à l'appel du Parti de l'Istiqlal (PI), en présence de membres de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Placée sous le signe "Marche de la colère", la manifestation a pris le départ de la place Bab El Had, pour se diriger vers la place de la grande poste. Les manifestants ont scandé des slogans dénonçant la hausse des prix et exigeant l'annulation du système d'indexation, deux mesures, ont-ils estimé, qui menacent directement le pouvoir d'achat des Marocains. "La hausse des prix est une ligne rouge", "non à la hausse des prix", "non à la résolution des problèmes des Caisses des retraites et de compensation sur le dos des travailleurs", sont quelques slogans parmi d'autres, scandés lors de cette manifestation. Dans une déclaration à la MAP, Hamid Chabat, secrétaire général du PI, a estimé que "le peuple marocain est mécontent, et très préoccupé par la hausse des prix des produits pétroliers". "Cette augmentation était inutile et illégale, car c'est un gouvernement de gestion des affaires courantes", a-t-il argué. Il a ajouté que la marche de ce dimanche est "une manifestation pour la dignité", soulignant que les citoyens réclament la suspension de la mise en œuvre du système d'indexation qui a "porté un coup au pouvoir d'achat des citoyens" et le retrait de la dernière hausse "injustifiée" des prix des produits pétroliers, qui, a-t-il estimé, "se répercutera inéluctablement sur les prix de tous les produits de première nécessité". "Nous réclamons un gouvernement pour tous les Marocains, et non pas pour un seul parti politique", a-t-il lancé, ajoutant que l'actuel exécutif "n'a pas respecté les engagements contenu dans sa déclaration". M. Habib El Malki, président de la commission administrative de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) a, pour sa part, indiqué que "l'actuel gouvernement s'est montré depuis deux ans incapable d'ouvrir des chantiers de réforme, de mettre en oeuvre la nouvelle constitution et d'élaborer un programme global de réformes". D'après lui, l'exécutif "improvise, engage le dialogue avec lui-même et écarte jusque les composantes de la majorité en prenant des décisions unilatérales". Il a considéré l'application du système d'indexation comme étant une "mesure non démocratique ayant des répercussions sur le pouvoir d'achat des citoyens et des retombées négatives sur l'économie nationale". De son côté, Abdeslam Lebbar, membre du comité exécutif du PI et responsable à l'UGTM, a déclaré que "cette marche, qui concerne la région de Rabat et ses environs, a pour but de dire non à la hausse des prix des produits pétroliers car cette mesure se répercute de manière négative sur le pouvoir d'achat des citoyens". "Le Maroc, a-t-il déploré, connaît une crise réelle" marquée par "une absence de dialogue social", soulignant la nécessité d'annuler les "hausses exagérées de prix". Le parlementaire a, en outre, invité le gouvernement à revenir à la table du dialogue avec les syndicats.