«Les équipes de l'ONMT ne peuvent plus continuer à travailler comme avant». C'est ce qu'a déclaré Abderrafie Zouiten dans sa première sortie médiatique depuis sa nomination à la tête de l'Office national marocain du tourisme (ONMT). Ainsi, le nouveau directeur général de l'Office débarque avec une nouvelle façon de voir les choses. Surfant sur la vague de la rationalisation des dépenses, des nouvelles technologies de commercialisation et de la personnalisation du mode de communication aux marchés visés, M. Zouiten se veut réaliste, transparent et innovant. C'est ainsi qu'il annonce une profonde mutation dans le fonctionnement de l'ONMT. Le premier aspect de cette mutation et le plus important à ses yeux, est celui du changement de la gouvernance de l'Office. À titre d'exemple, il cite les implantations des délégations à l'étranger. «Les délégations devraient travailler différemment, aussi un marché comme l'Autriche qui n'est pas très rentable pourrait être desservi à partir de la délégation d'Allemagne permettant la rationalisation des dépenses et l'économie de 7 à 10 millions de dirhams pour orienter l'investissement vers des marchés d'avenir tels que celui de l'Afrique de l'Ouest», a annoncé M. Zouiten. À ce titre, les délégations de Vienne et de Dubaï ont été fermées et d'autres sont dans le collimateur. «Il s'agit de travailler différemment dans un souci de rationalisation des dépenses et de meilleure efficacité», explique le nouveau directeur de l'ONMT. Aussi, en matière de stratégie de commercialisation et de stimulation de la demande, M. Zouiten précise que la stratégie de l'Office s'inscrit parfaitement dans les objectifs de la Vision 2020. Cependant, il explique qu'il est primordial de l'opérationnaliser. «2020 c'est dans 7 ans et il convient que l'on se forge, en partenariat avec les opérateurs du tourisme, des points d'étapes intermédiaires en termes d'objectifs. 2016 pourrait à ce titre constituer un bon premier point d'étape», précise M. Zouiten. Et de poursuivre : «Il s'agit de ce fait de donner plus d'impulsion, rendre les choses beaucoup plus claires et transparentes et de mieux fédérer les acteurs du tourisme autour d'un point d'étape avec des objectifs prédéfinis». Aussi, l'Office a identifié quatre leviers d'action sur lesquels il va baser ses activités d'avenir. Le premier est celui de l'activité aérienne, le deuxième concerne la distribution, ensuite, c'est la communication et enfin la qualité. «L'aérien est un volet extrêmement important dans la promotion d'une destination. Aussi, consciente de cette donne, la Royale Air Maroc a engagé des actions concrètes afin de multiplier ses fréquences et ses dessertes aériennes. Nous avons beaucoup travaillé ensemble et nous aurons donc bientôt des choses à communiquer dans ce sens», a promis M. Zouiten. «Il faut que l'on ait de la cohésion et de la cohérence. On ne peut pas démarrer une campagne de communication avec des affiches dans le métro alors que 90% des gens achètent sur Internet. Il faut absolument changer notre façon de voir les choses. Aussi, les années 2014 et 2015 sont des années charnières où la relance est au rendez-vous. À ce titre, j'estime que nous n'avons pas encore suffisamment tiré profit de cette exception marocaine et c'est ce qu'il faut mettre en avant», a conclu M. Zouiten.