Après l'approbation du conseil national du RNI, vendredi 2 août à Bouznika, du principe de participation au gouvernement, les négociations entre Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement, et Salaheddine Mezouar, président du RNI, ont entamé une nouvelle phase. En effet, les deux responsables devaient se rencontrer hier pour un deuxième round, et ce avant la réunion du bureau politique du RNI prévue ce lundi à 15h, a indiqué à ALM un membre du bureau politique. Fort de la confiance des Rnistes qui l'ont mandaté à l'unanimité pour la gestion des négociations lors de la session extraordinaire du conseil national, le président du parti de la colombe a annoncé le ton des tractations. «Le RNI ne peut pas aborder la question des portefeuilles ministériels avec la logique du chantage», a déclaré M. Mezouar à l'issue du conseil national du parti. Selon lui, «le principal objectif du RNI est de contribuer à réaliser les grandes réformes et redresser la barre suite à la crise consécutive au retrait du parti de l'Istiqlal de la majorité gouvernementale». C'est ainsi que la question des portefeuilles ne sera abordée qu'une fois Abdelilah Benkirane et Salaheddine Mezouar se seront mis d'accord sur les mêmes priorités. M. Mezouar a défini la méthodologie. «L'important pour le moment c'est de trancher les choix, les priorités et les engagements, à même de surmonter les déséquilibres qui ont conduit à l'éclatement de la majorité», a-t-il indiqué, mettant l'accent sur les positions, les choix, les orientations, les principes et le programme de son parti, qui prédestinent les négociations avec le chef de gouvernement. Dans ce sens, le président du RNI a affiché la prédisposition de son parti à «jouer pleinement son rôle afin de contribuer à la mise en place du projet sociétal conduit par SM le Roi Mohammed VI». Par ailleurs, la réunion du conseil national du RNI a été une occasion pour les représentants des sections régionales du RNI d'imposer les conditions à prendre en considération lors des négociations. La participation à la majorité gouvernementale devrait reposer sur une charte fixant clairement les conditions d'adhésion et à même de conforter le positionnement du parti dans le paysage politique marocain, ont-ils dit, soulignant la nécessité d'élaborer un nouveau programme gouvernemental, puisque le RNI avait voté contre l'actuel programme. Dans le même ordre d'idées, les intervenants ont jugé nécessaire de permettre à leur parti d'élaborer ses propres idées et de concrétiser sa vision des réformes, soulignant l'impératif de traiter les grandes questions dans le cadre du dialogue et d'éviter l'unilatéralisme dans la prise de décisions. Les négociations devraient porter sur la restructuration du gouvernement et non seulement le remplacement des ministres démissionnaires du parti de l'Istiqlal, ont-ils noté, mettant l'accent sur l'obligation de donner une chance aux nouvelles figures ainsi qu'aux militants connus du parti. Le RNI doit être considéré comme un véritable «partenaire à cette coalition», ont-ils estimé.