Le Maroc honore ses engagements envers le Protocole de Montréal. Un accord international qui vise à réduire puis à éliminer les émissions de substances appauvrissant la couche d'ozone (SAO). Le protocole prévoit, en outre, de diminuer progressivement les importations du fluide frigorigène HydroChloroFluoroCarbones (HCFC) et d'encourager les projets d'investissement permettant d'adopter des technologies plus respectueuses de l'environnement. La société Manar, propriétaire de la marque Siera, a été la première a répondre à l'appel, inaugurant dans ce sens une nouvelle installation de production de réfrigérateurs respectueuse de l'environnement, et ce lundi 8 juillet à Tit Mellil. «Nous sommes heureux d'être les précurseurs à entamer une telle démarche. Ce projet qui constitue pour l'ensemble du personnel une fierté nous inscrit en tant que premier maillon d'une longue chaîne et fait du Maroc l'un des premiers pays à respecter les termes du Protocole de Montréal», souligne dans ce sens Abdeljalil Lahlou, directeur général de la société Manar. Et d'ajouter que «grâce à la mise en place des nouvelles technologies d'injection de mousse de polyuréthane, la société Manar fabrique, désormais, des réfrigérateurs conformes aux normes européennes. Ces produits sont particulièrement performants en termes d'isolation et de consommation énergétique, réduisant ainsi l'équivalent de 69.733 tonnes de CO2 par an». Pour atteindre les objectifs du Protocole, l'unité Manar a dû interrompre trois mois ces travaux afin de procéder au remplacement des machines d'injection mousse (meubles et portes) ainsi qu'à l'acquisition d'une citerne double paroi de 35m3 pour le stockage du cyclopentane, des équipements, pour la préparation et le dosage du polyol et du cyclopentane, ainsi que le remplacement de toute la tuyauterie de distribution de ce mélange et d'un générateur d'azote, en plus de l'installation de systèmes de sécurité. Le tout pour un budget de 951.740 dollars américains, soit près de 8,1 millions de dirhams alloués totalement par l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). Manar a, pour sa part, contribué à hauteur de 2 millions de dirhams, couvrant ainsi les travaux de génie civil, la mise à niveau des installations électriques, ainsi que le coût engendré par l'arrêt de la production durant trois mois. Pour sa part, le ministère de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies se réjouit de cette avancée. Mounia Boucetta, secrétaire générale du département de l'industrie, a souligné que «le Maroc a disposé d'un délai supplémentaire pour appliquer le Protocole. À ce titre, tous les industriels marocains doivent appliquer la première phase du Protocole et entreprendre la mise à niveau de leurs installations en 2013». L'année 2012 fut une date importante à la fois pour le secteur et les industriels. «En 2012, le Royaume a lancé son plan d'action pour la réduction des HCFC, en partenariat avec l'ONUDI. L'objectif de ce plan est de réduire de 20%, à l'horizon 2017, la consommation de HCFC», explique Mme Boucetta. Rappelons qu'au 1er janvier 1996, les pays signataires du Protocole de Montréal ont dû notamment éliminer l'importation, l'exportation ou la production de tous les HCFC, substances essentiellement utilisées comme frigorigènes dans l'industrie du froid. Chaque année, 100 tonnes de HCFC-141b seront remplacées par 62,7 tonnes de cyclopentane, une matière ayant un impact beaucoup plus limité sur le réchauffement climatique.